Le blog de Portail de Provence

Le Gr69 , le chemin des bergers en Provence .

La Routo

De Arles (Bouches-du-Rhône) au Col de Ruburent (Alpes-de-Haute-Provence)

Homologué sentier de Grande Randonnée en juin 2020, c’est un itinéraire transfrontalier dont l’essence est de valoriser les métiers, les produits et le patrimoine liés à la grande transhumance.

“Il relie Arles (Bouches-du-Rhône) à Borgo San Dalmazzo, dans la région du Piémont en Italie.”

La transhumance fait partie des référents les plus profondément ancrés dans l’histoire et l’imaginaire des peuples du bassin méditerranéen et des montagnes qui l’entourent.

C’est “La” Transhumance : jusqu’à 600 000 moutons sur les routes de Provence.

  • Les découvertes archéologiques font apparaître l’existence de bergeries remontant à l’époque romaine et, probablement, à l’Age du Fer : La découverte dans les années 1990 dans la plaine de la Crau de fondations de nombreuses bergeries datant de l’époque romaine et de l’âge du Fer a laissé penser que déjà dans l’Antiquité des troupeaux d’ovins transhumaient. 
  • Le savant romain Pline l’Ancien rapporte que dans les « Plaines de pierre » de la province Narbonnaise les moutons ” par milliers convergent depuis des régions lointaines pour brouter ” .

Pendant l’hiver, les communautés montagnardes sont obligées de descendre chercher l’herbe dans les plaines afin de nourrir les troupeaux dans des bergeries. Le coût devient trop élevé lorsque la taille des troupeaux augmente , le haut moyen Age verra la fin de cette activité , car l’organisation politique organise l’espace géographique de façon trop clivante avec l’apparitions des diverses baronnies en Provence.

Le balancement des troupeaux se remet en place dès avant le XIIe  siècle à l’initiative des communautés montagnardes, qui ne peuvent nourrir en bergerie des troupeaux importants durant les longs hivers, et vont chercher l’herbe des plaines.

Les grands monastères (abbaye Saint-Victor de Marseille, abbaye Notre-Dame de Boscodon…), les imitent dès le XIIIe siècle en mettant en valeur leurs possessions dans le haut comme dans le bas pays, imités, à partir du XIVe siècle par les grandes familles nobles.

abbaye Notre-Dame de Boscodon dans les Hautes-Alpes

Il s’agit alors d’une transhumance de la plaine à la montagne, avec des troupeaux de mille bêtes et plus.

Les archives du Comté de Nice font état de contrats passés au début du XIVe siècle, entre des montagnards et des éleveurs de basse Provence : Les premiers ayant rapporté au pays les troupeaux des seconds. C’est à partir de 1325 que l’on voit des éleveurs envoyer en commun de gros troupeaux (de près de 2000 têtes) vers les pâturages de haute montagne.

On distingue deux types de transhumance verticale :

  • La transhumance estivale (ou transhumance normale), qui est la montée dans les pâturages d’altitude des troupeaux originaires des basses plaines. Dans la vallée d’Aoste on parle d’inalpe.
  • La transhumance hivernale (ou transhumance inverse), qui est le fait de troupeaux d’altitude, lesquels, l’hiver venu, fuient les rigueurs du climat montagnard en descendant vers les plaines tempérées. Dans la vallée d’Aoste, on parle de désalpe.

L’expression de “transhumance double” est utilisée dans les cas où des élevages situés en moyenne montagne exploitent alternativement des pâturages situés plus bas et plus haut.

Carte de la transhumance de la Provence au Dauphiné

À partir de 1985, alors que la Politique agricole commune (PAC) européenne incitait à la réduction des coûts de structure, la relative défaite des systèmes intensifs d’élevage ovin conduit à un retour au modèle extensif , centralisé et fortement spécialisé : l’élevage moderne est né .

La transhumance à pied est remplacée par la transhumance en train, puis en camion. En 1995, seulement 75 000 animaux, sur les 400 000 chèvres et moutons des Abruzzes, effectuaient la transhumance vers les Pouilles.

Aujourd’hui, la transhumance des troupeaux depuis les plaines de basse Provence vers les hautes vallées alpines se pratiquent exclusivement en camions.

Seuls certains troupeaux qui hivernent dans le Var, les Alpes Maritimes ou les Alpes-de-Haute-Provence, continuent de cheminer à pied vers les alpages les plus proches. La transhumance est un phénomène économique essentiel dans le sud-est de la France, avec plus de 550 000 têtes qui estivent dans les Alpes, depuis le massif du Mercantour jusqu’à celui du Mont-Blanc.

Au-delà de cette grande transhumance estivale, la plus emblématique, de nombreux éleveurs pratiquent d’autres formes de déplacements des troupeaux, qualifiés de nos jours d’estive locale ou de transhumance hivernale.

Sur le plateau de Valensole ou au long du Verdon, une vingtaine d’irréductibles éleveurs pratiquent la transhumance à pied : Bras croisés sur le torse, yeux bleus perçants éclairant un visage dur tanné par le soleil, Gilles Mistral (un nom adéquat , mais c’est naturel ! Gilles est issu d’une famille de berger depuis neuf générations ! ) , 54 ans, regarde, avec la responsabilité d’un capitaine de vaisseau, passer à ses pieds cette houle laineuse.

Ce troupeau, ce raye comme l’on dit en patois, lui appartient. Avec quelque 2800 têtes, c’est l’un des plus importants du Var. Et en ce troisième week-end de juin, les bêtes entament leur grand voyage, qui les mènera, en sept jours et 150 kilomètres, des plaines de basse Provence jusqu’à l’herbe grasse des alpages où elles prendront leurs quartiers d’été.

“J’ai repris la transhumance à pied il y a dix ans par amour de ce métier.

Ca fait partie de la vie et de la fierté du berger d’avancer avec ses moutons, son bâton et ses chiens”

dit-il.

La transhumance exige une sérieuse organisation. Il faut sept hommes et autant de chiens pour accompagner 2.200 moutons. Face à la difficulté de trouver des bergers, Gilles Mistral fait appel à des amis, les mêmes depuis dix ans. “Ils exercent une autre profession et m’aident sur leur temps de vacances pour encadrer les bêtes le long du parcours”.

Le troupeau se déplace la nuit pour éviter la chaleur et la circulation routière. “Avant, des chemins de passage de 40 m de large étaient réservés aux troupeaux. Mais lotissements et piscines ont grignoté cet espace”.

Au sommet du col d’Allos, les moutons occupent des prés en location.

“Ca fait cinquante-trois ans que l’on va au même endroit”.

Gilles Mistral est le dernier berger de la Garde Freinet, à une vingtaine de kilomètres de Saint-Tropez. Les espaces libres y sont rares et les villas luxueuses, nichées dans les pinèdes, ont remplacé les terres agricoles…

“Pour faire pâturer les moutons, je dois les déplacer sur sept communes en les changeant tous les quinze jours. Chaque année, il y a de moins en moins de parcelles inoccupées. Les propriétaires préfèrent vendre à des promoteurs immobiliers”, dit Gilles Mistral.

Ce manque d’espace l’oblige à laisser son troupeau le plus longtemps possible dans les Alpes. “Parfois jusqu’à la mi-janvier alors qu’un retour de transhumance s’effectue habituellement, au plus tard, à la mi-novembre”.

Pessimiste sur le devenir de son métier en raison du faible rendement économique, Gilles Mistral se rassure en affirmant qu’être berger est “synonyme de liberté”.

Le Gr 69

Le GR69 La Routo est un sentier de Grande Randonnée transfrontalier créé en 2020 qui relie la plaine de la Crau dans les Bouches-du-Rhône à la vallée de la Stura en Italie en passant par les Alpes-de-Haute-Provence, soit 33 étapes au total pour 540 km de long et un dénivelé positif d’environ 17 500 m.

Il emmène le randonneur sur les traces de la transhumance et du pastoralisme avec l’ambition de valoriser ces pratiques mal connues. Son itinéraire s’appuie sur les anciennes drailles et carraires de transhumance.

L’itinéraire est très riche : La Routo permet la découverte des paysages parmi les plus emblématiques et diversifiés de nos territoires de la Provence aux Alpes, depuis le delta de Camargue, la steppe de la Crau, le plateau de Valensole avec ses champs de lavande jusqu’aux sommets et lacs alpins. De nombreux espaces naturels protégés sont traversés : Parcs naturels régionaux de Camargue, des Alpilles et du Verdon, Parc national du Mercantour, Réserve naturelle nationale des coussouls de Crau, Grand Site Sainte Victoire , Réserve naturelle nationale de Haute-Provence, UNESCO Géoparc de Haute-Provence et le Parco naturale Alpi Marittime.

33 Etapes !

Voir les étapes : nous sous conseillons de vous reporter au site :

https://larouto.eu/category/decouvrir-les-etapes/

l’itinéraire est aménagé dans sa totalité : les marques rouges et blanches ont été posées d’Arles à Borgo San Dalmazzo par les bénévoles des comités départementaux de randonnée pédestre.

  1. Arles – Maussane
  2. Maussane – Aureille 
  3. Aureille – Salon 
  4. Salon – Pélissanne 
  5. Pélissanne – Éguilles 
  6. Éguilles – Aix en Provence 
  7. Aix en Provence – Vauvenargues 
  8. Vauvenargues – Rians
  9. Rians – Vinon-sur-Verdon
  10. Vinon-sur-Verdon – Valensole
  11. Valensole – Riez
  12. Riez – Saint-Jurs
  13. Saint-Jurs – Bras d’Asse
  14. Bras d’Asse – Le Chaffaut
  15. Le Chaffaut – Digne-les-Bains
  16. Digne-les-Bains – La Javie
  17. La Javie – Le Vernet
  18. Le Vernet – Seyne-les-Alpes
  19. Seyne-les-Alpes – Vallon du Laverq
  20. Vallon du Laverq – Méolans-Revel
  21. Méolans-Revel – Barcelonnette
  22. Barcelonnette – La Condamine
  23. La Condamine – Saint-Ours
  24. Saint-Ours – Col de Larche
  25. Col de Larche – Bersezio
  26. Bersezio – Ferrere
  27. Ferrere – Pontebernardo
  28. Pontebernardo – Sambuco
  29. Sambuco – Vinadio
  30. Vinadio – Demonte
  31. Demonte – Paraloup
  32. Paraloup – Valloriate
  33. Valloriate – Borgo San Dalmazzo

Le Topoguide® est disponible à la vente depuis le 9 juin 2022.

Vous pouvez vous procurer le topoguide sur les points de vente en ligne .

(boutique de la maison de la transhumance ou monGR)

Et chez vos libraires

( les meilleurs , là ou il y a un contact humain ! ) .

Un peu de lecture : nous vous conseillons le livre de Antoine de Baecque :

Une chose est certaine vos souvenirs seront inoubliables ,

vous ferez de merveilleuses rencontres

votre vision des choses et des éléments seront vus sous un regard neuf.

Bonne balade !

Ah! Une dernière chose !

Vous avez apprécié cet article ? Partagez-le !

Partager sur facebook
Facebook
Partager sur twitter
Twitter
Partager sur linkedin
LinkedIn
Partager sur whatsapp
WhatsApp
Partager sur facebook
Facebook

Ces articles pourraient aussi vous intéresser

Translate »

Vous ne souhaitez pas finaliser votre commande tout de suite ...

Entrez votre adresse mail pour sauvegarder celle ci .

Rechercher un produit

Je suis client

Je suis vendeur

Inscrivez-vous à notre newsletter

...et recevez gratuitement un ebook authentique de recettes de cuisine provençale datant de 1900 !

La Cuisinière de Provence : « Il n’est pas de famille ayant séjourné quelque temps dans le Midi, qui ne veuille emporter un manuel de cuisine traitant de celle-ci, telle qu’elle est pratiquée par les Cuisiniers du Pays . »
J.-B. REBOUL Chef de cuisine collecta 1 000 recettes Provençales et 365 menus  Enthousiaste, Frédéric Mistral félicita le cuisinier très cordialement.

L’inscription est 100% gratuite, l’ebook est également 100% gratuit. Une fois inscrit(e), vous recevrez occasionnellement des emails de notre part pour vous communiquer nos offres du moment, ventes privées et/ou nos articles de blog à ne pas manquer ! Vous pourrez vous désinscrire à tout moment, en un clic !

L’inscription est 100% gratuite, l’ebook est également 100% gratuit. Vous recevrez occasionnellement des emails de notre part et pourrez vous désinscrire en un clic !