Yves Montand sous le ciel de Marseille !

Avant de devenir Yves Montand, Ivi Livi vécut son enfance et son adolescence à Marseille. 

Né le 13 octobre 1921, à Monsummano Terme (Italie Toscane)

Yves Montand aurait eu 100 ans cette année.

Yves Montand (Ivo Livi, de son vrai nom) naît le 13 octobre 1921, un an avant l’arrivée de Mussolini au pouvoir. 

Au printemps 1921, la violence fasciste se déchaîna contre les organisations paysannes et ouvrières, d’abord dans les campagnes, puis dans les villes du centre et du nord de l’Italie. Au cours des six premiers mois de l’année, les locaux de 83 ligues paysannes et de 59 maisons du peuple furent attaqués. Les fascistes détruisirent 119 Bourses du travail, 151 cercles socialistes, 17 journaux et imprimeries.

Les expéditions punitives devinrent le mode opératoire fasciste, avec la complicité passive ou active des forces de police et de l’armée. Ce fut le cas par exemple lorsque les fascistes lancèrent l’offensive en Istrie, une région du nord-est en partie slave revendiquée par l’Italie au sortir de la Première Guerre mondiale. Ils trouvèrent en face d’eux les mineurs, en grève et armés. L’armée occupa alors la zone et ouvrit la voie aux escouades fascistes. Quant à la justice, elle fonctionnait à sens unique, en acquittant les fascistes accusés de meurtre, tandis qu’elle condamnait tout militant ouvrier ayant riposté.

Chaque semaine, plusieurs centaines de fascistes concentraient leurs forces sur un village, pour y liquider toute organisation paysanne et ouvrière. Dans la province de Mantoue, l’association des propriétaires terriens décréta le 20 avril que seuls les ouvriers agricoles inscrits auprès des fascistes auraient du travail. Le vent avait tourné : les propriétaires reprenaient le contrôle et dictaient à nouveau leur loi.

Quand sa famille arrive à Marseille, Ivo Livi a 4 ans , ses parents fuient (issu d’une famille ouvrière militante) les pressions physiques des fascistes .

Le père Giovanni va d’abord travailler de nuit à l’Huilerie Darier de Rouffio Boulevard Oddo.

Guiseppina sa mère grade Ivo à la maison , ils trouvent refuge dans une bicoque exiguë à moitié en ruine dans les collines du Verduron Haut , ou passe le boulevard du plateau .

Mais comble du luxe la maison à l’eau courante à l’évier !

A trois ans Ivo est inscrit à la maternelle Saint Antoine.

Entreprenant Giovanni quitte son emploi pour ouvrir une petite entreprise de Balais au 42 de l’avenue Félix Zaccola dans le quartier dit “des crottes” , désormais pére et( mére partent aux aurores pour l’atelier familiale , Lydia la grande soeur s’occupera des enfants.

Les balais ne rapportent encore pas grand chose , les trois petits doivent se contenter d’un oeuf unique pour tout repas ! Tous sont soumis au racisme ambiant !

Le racisme anti-italien, dans le sud de la France, était équivalent au racisme anti-belge dans le Nord du pays, et pour les mêmes raisons. Les Italiens étaient affublés de surnoms déshonorants par leurs homologues provençaux : « bachins », « babis » (« crapaud » en provençal et… en langue piémontaise), « christos » et « macaronis ».

“On avait un bol de lait , coupé d’eau , contenant en réalité

plus d’eau que de lait , ou flottaient des morceaux de pain .”

Ivo Livi

En 1927 la tribu déménage dans le quartier des crottes , juste à coté de l’atelier , au 20 de l’avenue saint jean baptiste renommée aujourd’hui rue Edgar Quinet.

tout prés coulait à ciel ouvert le Biau , un égout à ciel ouvert charriant les immondices de l’usine d’engrais chimiques et un terrain vague le Bachas de mauvaise réputation .

Les punaises , la diphtérie , le typhus chaque mois le corbillard enméne des enfants du quartier …

Toute la famille s’active à la fabrication des balais , la grande soeur Lydia a définitivement abandonnée ses études pour s’occuper de la famille.

Après deux ans et demis , la famille déménage pour le quartier de la Cabucelle impasse des Muriers pas très loin “du bar des muriers qui existe encore aujourd’hui .

Le quartier est peuplé d’Armeniens dont Ivo comprendre bientot la langue , siffisamment pour comprendre la tragédie du génocide qui provaqua l’arrivée massive des arméniens à Marseille.

Ivo admire dans ce quartier un autre toscan Campanini :

” immense , le visage raviné , il cache deux yeux noirs sous un chapeau délavé . Campanini porte une veste en velours épais ,c’est de ce personnage qu’Yves Montand se souviendra 50 ans plus tard pour camper “le papet” de Jean de florette et Manon des sources …”

Giovanni éprouve la plus grande joie de sa vie :

le 08 janvier 1929 Gaston Doumergue signe l’acte de naturalisation des Livi . le décret parait au journal officiel le 20 janvier 1929.

Julien son frére lui aussi abandonne ses études pour rejoindre la petite entreprise familiale , au grand dam du pére Giovanni.

Les espoirs de la famille reposent alors sur Ivi. , son père le voit avocat , mais vers l’âge de 10 ans Ivo découvre la joliette et le port de Marseille ! Et Ivo est un élève très médiocre , dissipé , et fugueur !

Sa découverte du port de Marseille avec “sa bande” , sera un peu la légende noire de Yves avec quelques larcins pour des enfants privés de tout.

“C’est un port, l’un des plus beaux du bord des eaux. Il est illustre sur tous les parallèles. A tout instant du jour et de la nuit, des bateaux labourent pour lui au plus loin des mers. Il est l’un des grands seigneurs du large. Phare français, il balaye de sa lumière les cinq parties de la terre. Il s’appelle le port de Marseille.”

Albert Londres une invitation aux voyages, en 1927

Il connaît la faim et quitte l’école à 11 ans devient apprenti manutentionnaire chez un épicier .

C’est Lydia la grande sœur qui va sauver la famille en ouvrant un petit salon de coiffure .

La crise de 1929 va venir détruire ce pauvre équilibre Giovanni fait faillite , seul reste les revenus de la grande sœur !

Il enchaîne les petits boulots , sera apprenti coiffeur , obtient un CAP mais le jeune Ivo rêve de music-hall ,et de cinéma : la grande passion de sa vie il la découvre rue de Lyon à la Cabucelle une salle de cinéma devenue depuis un garage ! Les états unis le font réver !

Il se fait connaître dans les cabarets marseillais puis, après la guerre, monte à Paris. Il rencontre Edith Piaf qui lui ouvre le chemin de la gloire.

Sa carrière de chanteur décolle , suivi bientôt par celle de l’acteur !

Mais ceci est une autre histoire !

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Hommages du centenaire et des 30 ans de la disparition d’Yves Montand

Le Château de la Buzine, ex Château de Marcel Pagnol, organise son exposition annuelle en hommage à Yves Montand du 30 juin au 31 décembre 2021.

Devenus amis, en 1951 Marcel Pagnol fut un temoin de son mariage avec Simone Signoret à Saint-Paul de Vence. Aujourd’hui, Montand reste surtout le fabuleux “Papet” de “Jean de Florette” et “Manon des Sources” de Marcel Pagnol, adaptés au cinéma par Claude Berri en 1986.

Avec cette exposition, la boucle est bouclée…