L’Histoire des santons
La tradition de la crèche de Noël trouve son origine au Moyen Âge.
Les représentations de la nativité ont été présentes dés le début de la chrétienté :
Des lointaines mosaïques et des icônes bizantines de même que de très nombreuses peintures ont au cours des siècles illustré la Nativité, l’Adoration des bergers, l’Adoration des Mages.
Une crèche, sous le pape Théodore, au VII° siècle, aurait été déposée en l’église Santa Maria Transtevere, à Rome.
Une légende tenace veut que François d’Assise, dont la mère était originaire de Tarascon, ait créé en 1223 la première crèche vivante à Greccio (Italie) alors que ces scènes étaient déjà jouées depuis plusieurs siècles par des comédiens dans les mystères de la Nativité sur les parvis des églises.
La première crèche publique connue fut celle créée à Marseille, en 1775, par un dénommé Laurent , elle était constituée de mannequins articulés vêtus de costumes locaux, pour y ajouter un brin d’exotisme, le créateur y avait placé des girafes, des rennes et des hippopotames …
Cette « crèche vivante » a donné naissance à une tradition qui s’est perpétuée, mais les « acteurs » ont été très largement remplacés par des personnages en bois, en cire, en carton pâte, en faïence et même en verre.
Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons font leur apparition dans les églises au XVI e siècle .
Le santon d’argile crue, santon populaire, voit le jour à Marseille.
Jean-Baptiste Lagnel, connu aussi sous le nom d’Agnel (1764-1827) se met à façonner de petites statuettes d’argile.
Il a eu l’idée d’en faire des moulages qui reproduisent plusieurs séries de personnages identiques.
C’est ce qui le fait considérer comme le véritable père du santon actuel.
Ce santon d’argile connut un succès immédiat en permettant aux familles de réaliser leur propre crèche à un prix modique.
Après la Révolution française qui a entraîné la fermeture des églises et la suppression de la messe de minuit, les représentations publiques de la nativité furent discontinues et bien souvent cachés au sein des familles .
C’est alors qu’en Provence des petits personnages, les « santouns » ou « petits saints », ont été créés pour qu’une crèche de Noël puisse fleurir dans l’intimité du foyer de chaque famille provençale.
Si tout le monde identifie bien les trois personnages principaux ,
L’enfant Jésus , Marie et Joseph ,
d’autres participant sont moins connus .
Ce sont les personnages clefs du « chez nous d’autrefois ».
C’est aux plus humbles, les bergers, que l’ange du Seigneur apparut.
Ils portent en eux tout le mystère de Noël : ils en sont illuminés. En eux sont réunis l’attention, le recueillement, l’adoration et la joie !
Il y a plusieurs représentations de bergers particulièrement significatives :
– l’homme couché, endormi, avant l’appel de l’ange.
– le berger figé, contemplant l’ange ,
– les jeunes bergers musiciens jouant du fifre (ou de la cabrette, de la cornemuse, du double pipeau).
– le berger d’âge mûr, debout, la musette à l’épaule, l’agneau sur les épaules, le chien à ses pieds.
L’ange « Boufareu » personnage intemporel, qui a pour mission d’annoncer la naissance du Messie aux bergers . Souvent il souffle (boufà) dans une trompette d’or. Vêtu de blanc, de bleu ciel ou de rose.
“lou biou e l’ase” , très répandus en Provence, ils trouvent naturellement leur place dans l’étable où ils rejoignent l’âne et le bœuf de la bible.
Tous deux réchauffent l’Enfant de leur souffle.
Les Rois Mages (à l’origine des devins et des astrologues et non des rois)
– Gaspard (Galgalath), le plus jeune, imberbe, de race africaine, vêtu de bleu, apporte dans un ciboire l’encens réservé aux dieux.
– Balthazar (Malgathat), de race sémite, portant une barbe noire et d’âge mûr, vêtu de rouge, offre l’or réservé aux rois.
– Melchior (Sarathin), de race blanche, ayant une longue barbe blanche, vêtu de vert, présente dans un coffret la myrrhe réservée aux mortels.
Petit à petit , cette représentation de la nativité s’est enrichie des corps de métier de la Provence qui désiraient être associé à cette représentation , et aujourd’hui les santons sont nombreux autour du nouveau né !
La fileuse – la filouha – elle file la laine pour revêtir l’Enfant.
Le ravi – l’esbaudi – c’est l’innocent du village. Par son innocence, il est proche du ciel.
le pêcheur – lou pescadou – il est jeune et porte sur l’épaule un panier de poissons.
les bohémiens – li boumia – ils viennent se repentir des rapts d’enfants dont ils sont accusés.
la poissonnière – la peissounièro – c’est, des santons, le plus ancien connu.
la lavandière – la bugadiero – qui vient laver les langes du Bambin
l’arlésienne – élégante dans son beau costume de fête
l’aveugle et son fils – il vient vénérer le Sauveur. Dans les pastorales, il recouvre miraculeusement la vue.
Le meunier – lou moulinié – personnage important dans la tradition provençale car il a un rôle économique essentiel.
Le tambourinaire – lou tambourinaire – santon ayant de la prestance dans son costume en velours ; il anime les fêtes traditionnelles ainsi que les danses provençales.
La femme au fagot – la frema au gaveu – âgée, courbée sous le poids du plus humble des présents, elle vient apporter à Jésus un peu de lumière et de chaleur.
Les vieux – li viei – Grasset e Misé Grassetto, Jordan e Misé Margarido, ils se donnent le bras.
Le vannier – lou banastouniè – il travaille à confectionner un berceau pour Jésus.
La lavandière – la bugadiera – robuste, elle porte un battoir à la main et de l’autre main une cuve pleine de linge.
Mireille – Mireio – l’héroïne de Mistral offre à l’accouchée le bouillon de la poule noire.
Bien d’autres personnages encore se dirigent vers l’étable, chacun avec son modeste présent.
Les animaux de la vie de tous les jours se mêlent au cortège : les moutons debout, couchés, mangeant, les chèvres, le chien bergers, la basse-cour.
Certaines crèches deviennent des véritables challenge
pour leurs concepteurs pour réaliser la plus complète !
Nous vous proposons une version plus moderne et revisité
de la crèche provençale par Andréa Mazzocchi de Créa laser à Saint Gilles dans le Gard :
Chaque pièce est une œuvre incroyable, faite de courbes, de formes, de motifs fins et réguliers demandant une technique très maîtrisée. Découvrez ces sublimes sculptures d’acier dont la finesse n’a d’égal que leur beauté.