L’un des plus beaux villages de France !
Depuis 1981, Moustiers-Sainte-Marie est classé parmi les Plus Beaux Villages de France. Église, remparts, chapelles, aqueduc, fontaines, alliances d’eau et de pierre, tons pastels de tuiles et de tuf façonnent un ensemble architectural homogène et vivant. La douceur de vivre qui s’en dégage incite naturellement à respecter et à valoriser ce lieu, à le découvrir et le protéger. Le travail de la terre, perpétré depuis des siècles, est le trait d’union entre l’Histoire et l’avenir du village.
Vu dans son environnement paysager, Moustiers évoque la crèche de la Nativité : confinée entre deux escarpements rocheux, une étoile haut perchée surplombe le village. Découverte au détour du chemin, Moustiers évoque un paysage de crèche provençale… D’après la légende de Frédéric Mistral, l’étoile est un ex-voto dédié à la Vierge Marie, installé selon le vœu du chevalier Blacas, un croisé emprisonné par les Sarrasins en 1210, qui avait promis, s’il revenait dans son village, d’y suspendre une étoile et sa chaîne en hommage à Marie.
Moustiers-Sainte-Marie, une terre de potiers
Comme dans de nombreux sites où l’argile et le bois abondent, la poterie est attestée à Moustiers dès le haut Moyen Âge.
Pierre Clérissy devint le plus célèbre de ces potiers de terre vernissée, en franchissant le cap qui menait à la faïence grâce à la présence à Moustiers en 1678 de ce religieux du couvent des Servites, Lazzaro Porri.
Également grâce au talent de peintres de Riez dont il sut s’attacher les services, François Viry et ses fils. La conjoncture économique de l’époque l’aida aussi. En effet, par suite de l’Edit somptuaire de 1689, répété en 1699 et en 1709, la France changea de goût, suivant l’exemple du Roi-Soleil qui fit fondre son service en or pour le remplacer par la faïence. D’autre part, à la tête de l’évêché de Riez dont dépendait Moustiers, se trouvèrent toujours des hommes influents, issus de grandes familles et personnellement nommés par le roi. De toutes ces relations, de ces influences, Pierre Clérissy, puis sa descendance, ont su tirer partie si l’on en juge par le nombre de services aux armes prestigieuses fabriqués au cours de la première moitié du XVIIIème siècle, par les grands plats de chasse, les fontaines, huiliers, saupoudreuses et autres objets raffinés destinés à orner des tables luxueuses.
La faïence devint tellement à la mode, que les souverains européens voulurent aussi posséder de grandes manufactures. Le comte d’Aranda, à la demande du roi d’Espagne, fut chargé de recruter les meilleurs ouvriers du royaume de France, pour en fonder une aux alentours de Barcelone, Alcorca. Joseph Olérys et Edouard Roux, formés tout deux à Moustiers, y partirent en 1726 pour une dizaine d’années.
Les 12 fabriques de faïence de l’époque rapportaient plus à la communauté que toutes les autres manufactures réunies. Malgré cela, rien ne pouvait empêcher la mode de changer. Le règne de Louis XVI a été marqué par un certain amour pour les fabrications anglaises. En 1786, le traité de Vergennes autorise l’entrée en France des productions anglaises, celles-ci sont bien accueillies, en particulier cette faïence à terre blanche dont le décor commence à être collé (et non plus peint) sur la pièce avant d’être recouvert d’une couche d’émail transparent. Puis grâce à la découverte d’une carrière de kaolin près de Limoges en 1769, un certain engouement en France s’est produit pour la porcelaine, tant recherchée… Le dernier atelier de faïence ferme ses portes en 1874 et on ne produira plus de faïence à Moustiers pendant cinquante ans.
Marcel Provence fait renaître la faïence de ses cendres.
Marcel Joannon, était un journaliste, écrivain, historien, ethnologue et surtout un amoureux de la Provence dont il prit le nom. En 1928, il relance l’activité faïencière avec l’aide de quelques amis. Parallèlement, il créait l’Académie de Moustiers, chargée de l’étude des faïences et du folklore de Moustiers, puis, le Musée de la faïence. Ces faïences étaient décorées « façon Moustiers », très souvent d’un oiseau qui devint très rapidement symbole de la faïence de Moustiers.
Improductive, l’atelier de faïence de Marcel Provence ferma ses portes en 1937, mais il continua à s’occuper activement du Musée et de l’Académie. Lorsque que Simone Garnier, l’une de ses premières décoratrices vint installer un atelier en 1943, il en cofinança l’achat avec le sentiment que son œuvre allait perdurer.
l’œuvre des Maitres Faïenciers qui ont façonné, depuis le 17ème siècle, la renommée d’excellence et d’élégance de la faïence de Moustiers perdure aujourd’hui :
L’atelier Bondil est un Artisan Faïencier Créateur de styles traditionnels et contemporains.
Il est Atelier labellisé «Entreprise du Patrimoine Vivant» et entreprise «UNESCO Géoparc de Haute-Provence»