Le blog de Portail de Provence

Nice est une cité clichée !

Au milieu du XIXe siècle, Nice devient

un studio de photographie à ciel ouvert.

La lumière de Nice impressionne les visiteurs depuis toujours et fascine les habitants, qui, jamais, ne s’en lassent tandis que les couleurs sont d’une incroyable intensité et les contrastes particulièrement saisissants. Rien de fade, rien de pastel. Partout, la couleur jaillit et la lumière exulte…

Avec une lumière qui irradie presque toute l’année à l’apparition de la photographie ,

elle attire les pionniers de cet art balbutiant.

Tout commence par la peinture !

Notamment pour un enfant de Grasse Charles Nègre, né le 9 mai 1820 à Grasse .

Ses aïeux originaires de la région de Milan avaient immigrés en 1778. Ses parents tenaient une confiserie renommée. Il se destine à la peinture et part à Paris en 1839 pour intégrer l’école des Beaux-arts dans l’atelier prestigieux du peintre Paul Delaroche. Il étudiera également sous la direction de Michel-Martin Drolling puis de Jean-Auguste Dominique Ingres. Il participe régulièrement à des salons et remporte des médailles.
Sa peinture est éclectique, influencée par le néoclassicisme et le romantisme : sujets mythologiques, bibliques et historiques, nus, paysages méditerranéens peints sur le vif ou portraits composent ses peintures au style réaliste et académique. Toute sa vie, il tiendra à garder le titre de peintre.

Lorsque Louis Daguerre présente son invention en 1839 au public, Charles Nègre décide alors de s’installer dans son propre atelier situé 21, quai de Bourbon sur l’Île Saint-Louis à Paris.

Esprit curieux, Charles Nègre est attiré par la photographie naissante. Au début, il pense que cette technique peut l’aider à réaliser ses tableaux. Je fus frappé d’étonnement à la vue de ces merveilles et, entrevoyant l’avenir réservé à cet art nouveau, je pris la résolution d’y consacrer mon temps et mes forces. Toutefois, il en découvre vite les autres possibilités et va pratiquer la photographie comme un art à part entière qui assura sa gloire à Paris. Il est sans conteste l’un des artistes les plus doués de cette génération de pionniers de la photographie.

« Assistant à une des séances de l’Académie où furent présentées des images daguerriennes, je fus frappé d’étonnement à la vue de ces merveilles et, entrevoyant l’avenir réservé à cet art nouveau ; je pris la résolution d’y consacrer mon temps et mes forces ».

Charles Nègre fait partie de ces pionniers qui ont apporté à la photographie tant par son ingéniosité technique que par ses talents d’artiste. Grâce à lui et à son audace, la photographie de rue devient possible. Contrairement à ses contemporains qui restent dans leurs studios pour réaliser des mises en scènes exotiques, Charles Nègre n’hésite pas à descendre dans la rue pour prendre des photographies des moments de vie de la capitale. Il ne s’agit pourtant pas encore de photographie sur le vif.

Les Ramoneurs (vers 1851) est l’un des chefs-d’œuvre photographiques de Charles Nègre considéré comme une étape importante de l’histoire de la photographie .

Contrarié de ne pas faire partie de la « Mission héliographique » commandée par l’État en 1851 pour documenter l’architecture de la France, Charles Nègre décide de rejoindre la Provence en 1852 et de photographier le Sud-Est de la France. Il réalise une centaine de vues de monuments, vestiges archéologiques, paysages naturels ou urbains remarquables dans le but d’en éditer une série d’albums publiés en 1954 sous le titre « Le Midi de la France ».

La cité des clichés comme vous ne l’avez jamais vu !

Voici Nice la belle !

L’escalier des ponchettes : Afin de réaliser des vues documentaires et pittoresques, les premiers plans sont parfois animés de personnages familiers des rues de Nice comme les bugadières, les pêcheurs et artisans, à l’image des vues parisiennes réalisées des années plus tôt. Charles Nègre fait souvent le choix de montrer les écarts de richesse qui existaient à Nice entre travailleurs et hivernants. Si certains sujets autour desquels se construit la scène regardent l’objectif et prennent la pose, d’autres continuent leurs activités sans se soucier du photographe. Par le flou des personnages, Charles Nègre restitue le mouvement de l’activité de la rue ou de la plage afin de donner plus de force et de réalisme à ses images.
La Vue de Nice du Mont Boron : Il cherche toujours le point de vue qui offre la composition la plus belle. Dans ses paysages comme dans ses portraits, la construction de l’image est très présente. On peut parler de reportage au sens moderne du terme dans la mesure où la présence humaine joue un rôle indéniable dans sa manière de photographier.
Rouba Capéou
L’ancien Casino sur la mer aujourd’hui disparu.
L’entrée du port.
La promenade de l’époque .

Cette approche de la photographie de rue préfigure la naissance de la photographie sociale.

Les Bugadiéres sur le paillon …

La Bugadière vient du provençal (bugada, lessive) et désigne une structure maçonnée qui ressemble à un placard, réalisée en pierre ou en torchis et destinée à accueillir le linge sale et la cendre du foyer par-dessus.

Lorsque la bugadière était suffisamment garnie, on prenait le mélange de linge et de cendres pour les mettre dans la lessiveuse avec de l’eau. Sans même la nécessité de le battre, il suffisait alors de faire bouillir le tout pour obtenir un linge d’une très grande propreté, nettoyé en profondeur par le soluté des matières minérales de la cendre. Après rinçage, le linge était exposé aux rayons du soleil de Provence qui, au-delà du séchage, agissait encore pour accroitre la blancheur de la toile.

La photographie la plus célèbre de Nice a été prise le 28 avril 1865. Tel un reporter, Charles Nègre tente de reproduire l’instantané. Le 24 avril 1865 mourait à Nice le Tzarevitch Nicolas Alexandrovitch. Le 28 avril, son corps est transporté depuis l’église russe de la rue Longchamp jusqu’au port de Villefranche pour être embarqué sur une frégate russe à destination de Saint-Pétersbourg. Le 15 mai 1865, Charles Nègre fait légaliser par la Préfecture de Nice l’attestation suivante : « Je déclare faire le dépôt légal d’une image photographique, faite instantanément, dont je suis l’auteur et l’éditeur. Cette image représente le moment où le convoi funèbre de S.A.I. le Grand Duc Tzarevitch passe sur le Pont Neuf, à Nice, le 28 avril 1865 ».

Des problèmes de santé s’aggravant, il finit par cesser toute activité comme photographe et retourne à Grasse en 1878 où il meurt dans l’anonymat le 16 janvier 1880 à l’âge de 60 ans.

Il repose au cimetière Sainte-Brigitte de Grasse. Bien qu’il se soit toujours revendiqué peintre, Charles Nègre occupe aujourd’hui une place majeure dans l’histoire de l’art et de la photographie autant pour ses images que pour son itinéraire singulier et visionnaire.

Nouvellement implanté au cœur du Vieux Nice, le musée propose des expositions temporaires monographiques des plus grands noms de la photographie ou thématiques présentant toutes les tendances, de la photographie ancienne à l’image numérique. 

https://www.cnap.fr/musee-de-la-photographie-charles-negre

L’une des missions de cette institution est de rassembler une collection photographique sur Nice et sa région, à travers des recherches de documents anciens mais aussi en confiant à des auteurs photographes des missions d’inventaire du patrimoine humain, urbain, historique, naturel et industriel de la ville.
Ainsi, le musée est doté d’une galerie attenante consacrée à son fonds photographique, aujourd’hui constitué de 1700 images et 220 objets.

Musée de la photographie Charles Nègre1,

Place Pierre Gautier

06300 NiceFrance

Tél :04 97 13 42 20

musee.photo@ville-nice.frhttp://www.museephotographie.nice.fr/

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