Les trouvailles ont été réalisées pendant le terrassement du terrain qui accueillera prochainement un complexe commercial à Draguignan boulevard Saint Exupéry ,
dont l’ouverture est prévue au premier trimestre prochain.
Lorsqu’on savoure un vin de Provence,
c’est un peu d’histoire que l’on déguste.
Une histoire qui a débuté il y a 2 600 ans, quand les Phocéens fondent Marseille et introduisent pour la première fois en France, une fabuleuse plante : la vigne. A partir du IIe siècle avant J.-C., les Romains s’installent sur les terres Ligures colonisées quatre siècles plus tôt par les Phocéens.
Ils développent la culture de la vigne et organisent la Provincia Romana : la Provence , c’est l’époque de la fondation du port militaire de Fréjus, Forum Julii et de la ville d’Aquae Sextiae, Aix-en-Provence. Puis Rome étend son empire et la vigne se glisse dans les pas des conquérants.
C’est ainsi que le vignoble se fixe progressivement dans d’autres régions gauloises : Vallée du Rhône, Beaujolais, Bourgogne, Gascogne et Bordelais ; mais ceci c’est une autre histoire ….
La viticulture en Narbonnaise orientale est bien connue par les sources antiques, mais la multiplication
des fouilles récentes autorise une approche plus détaillée et plus sûre, à la fois des procédés
employés et des évolutions.
Les recherches archéologiques ont en effet mis au jour des champs de vignes dont certains, à Marseille, remontent à la période hellénistique, et aussi des installations vinicoles, surtout datées du Haut-Empire.
Les processus de production et les instruments sont inspirés de modèles italiques : fouloirs à raisin au sol en opus signinum, pressoirs à levier et treuil, – puis à partir du IIe s. à levier et vis -, cuves de recueil du moût, chaudière de cuisson du defrutum et, disposition typique, grands chais équipés de dolia enterrés jusqu’au col.
Pline considérait qu’il était le meilleur des Pyrénées aux Alpes et
Martial brocarde à quatre reprises le vin de Marseille
qu’il accuse d’être vieilli artificiellement à la fumée et de
coûter trop cher
(déjà à l’époque ?)
Quoi qu’il en soit , le vin de
Marseille était apprécié jusqu’en Egypte puisqu’un
ostracon ( Coquille ou tesson de poterie qui servait dans l’Antiquité de support d’écriture ou de dessin ) mentionne onze amphores de vin Massalitanum et, dans une lettre trouvée à Karanis en Egypte un correspondant demande qu’on lui apporte des lagènes de vin de Marseille .
Les premiers signes d’une crise agricole
Pendant plusieurs siècles, l’Empire romain a assuré la paix et l’unité du monde méditerranéen et façonné dans ses provinces la majeure partie de l’Europe.
.
Les Romains n’avaient certes pas que des qualités et
leur domination résulte partout de l’emploi judicieux de la force.
Mais, une fois établie, cette domination s’est maintenue grâce à la diffusion d’une civilisation en partie héritée des Grecs, et par la participation des élites indigènes au gouvernement et à l’administration.
Les premiers signes d’une crise agricole, manifestée par un abandon de fermes vinicoles, sont datables de la fin du IIe siècle : le monde romain subi l’assaut des Barbares venus de l’Europe du Nord et de l’Asie.
Les Wisigoths, Les Ostrogoths, les Vandales, les Angles, les Saxons, les Francs, les Suèves, les Burgondes et les Jutes sont issues de peuples germaniques.
Après la grande invasion de 406 en Italie, les Vandales se livrent pendant 2 années à un pillage systématique de la Gaule, puis s’établissent en Espagne.
Après la séparation survenue entre l’Orient et l’Occident en 395, de nouvelles invasions allaient ruiner et morceler en royaumes barbares l’Occident, tandis que l’empire d’Orient poursuivait une longue carrière : l’Empire byzantin, à bien des égards héritier de l’Empire romain, devait lui durer jusqu’au milieu du XVe siècle.
Les archéologues insistent sur le climat d’insécurité créé par les invasions barbares et les dissensions intérieures, ils mettent en valeur le ralentissement des échanges, soulignent l’abondance des traces d’incendie, et dressent le sombre bilan des habitats désolés et des cités qui se resserrent à l’étroit derrière des remparts édifiés à la hâte avec les débris d’époques plus fastes.