L’activité pastorale est encore très dynamique dans notre région.
Elle représente une activité économique essentielle pour la région PACA.
Plus de 1 200 éleveurs transhument sur des estives collectives. Sur ce territoire se trouvent des fermes de petites tailles. Cette activité est indispensable voire vitale pour bon nombre d’exploitations (système des éleveurs transhumants). La transhumance permet de libérer les prairies pour constituer les stocks de fourrages d’hiver.
Malheureusement, depuis une vingtaine d’année le manque de main d’œuvre sur les exploitations se fait sentir , le berger possède un troupeau de brebis ainsi que des accessoires notamment pour la fabrication du fromage.
Les effectifs des troupeaux vont de 20 à 2000 brebis.
“.Jai commencé le métier de berger un jour où j’avais 4 ans et que mes parents dans le Vercors, m’ont emmené sur le versant Est du Grand Veymont. Nous étions en train randonner dans la montagne et moi, tout seul à 10 mètres devant mes parents, je marchais, je respirais et j’étais libre, heureux. Cet à cet instant là que je su que je voulais faire un métier dans la nature, avec des animaux et un métier de liberté, Berger.
Cristophe
Plus tard, à l’âge de 6 ans, mes parents avaient une maison dans le Vercors, et je passais des jours entiers à m’amuser dans l’étable des vaches, et conduire mon petit tracteur Renault qui m’avait été offert à Noël.
Plus tard dans mon adolescence, j’ai passé des vacances scolaires entières à travailler dans la ferme d’un voisin, à St Martin en Vercors, et j’ai appris les contraintes du métier de paysan mais aussi ses plaisirs.
J’ai été salarié en premier dans un élévage ovin dans le sud de la Drôme, je suis monté en Alpage sur le Mont Serein où j’ai gardé seul plus de 1500 brebis.
Le partenaire indispensable est le meilleur ami de l’homme !
Certains chiens sont de vrais professionnels !
Formés à un métier, ils apportent une vraie valeur ajoutée à l’activité de leur maître, qui serait très gêné sans eux !
Pour diriger et rassembler le bétail, il faut soit toute une équipe d’humains, soit un homme et un chien !
Et comment obtient-on ce précieux résultat ?
Le chien de berger, ou chien de conduite a des tâches bien précises à réaliser.
Il doit rassembler les bêtes en veillant à ce qu’aucune ne sorte du troupeau. Il sait les diriger en suivant les indications de son maître, soit vers un lieu qu’il connaît déjà, comme la salle de traite ou la bergerie, soit vers une destination que lui indique son maître au fur et à mesure.
Il peut prendre en charge des troupeaux ovins ou bovins. Sa présence permet au maître d’être moins stressé, moins fatigué et donc plus concentré sur le bien-être de son troupeau. Pour les animaux, c’est aussi plus rassurant d’avoir affaire à un chien qu’à un groupe d’humains en train de courir et de crier !
Certaines races sont complètement inaptes à la conduite. D’autres en revanche ont une fascination pour les troupeaux et un instinct qui leur permet de comprendre très vite comment le circonscrire.
En premier, on pense bien sûr au Border Collie, qui est à la fois efficace, précis et rapide.
Attention ce chien est le Maitre du troupeau ,
en aucun cas un garde de protection , c’est pourquoi beaucoup de bergers intègrent les patous dans le troupeau qui vont considérer le troupeau comme leur famille face aux attaques de loups !
Les règles du dressage du chien de berger
Le dressage est un processus long et rigoureux, voici quelques règles nécessaires mais non suffisantes :
Les étapes selon l’âge du chien
A partir de 2 mois, on peut commencer à habituer le chien à la vie de la ferme et à son nom.
En revanche, il ne faut sous aucun prétexte le confronter au troupeau avant qu’il ait 8 à 10 mois.
Vous risqueriez de le décourager et de le mettre en danger.
A partir de 5/7 mois, vous pouvez cependant commencer à lui apprendre des ordres plus précis.
Dans un premier temps, choisissez des agnelles ou des génisses : moins lourdes et moins têtues, le travail sera plus facile pour un débutant !
Les gestes utiles pour le dressage du chien de berger
Le chien travail en encerclant les animaux : Il doit apprendre tout de suite à ne jamais traverser le troupeau pour rejoindre son maître et à ne jamais passer par le “triangle interdit”: la zone entre son maître et le troupeau. Il faut l’encourager à se placer en position “6h-12h”.
Un bon chien de travail n’est pas un chien de compagnie. Il lui faut un chenil ou une niche à laquelle il est attaché. Il ne doit pas avoir accès à la maison ni jouer avec les enfants, sous peine de ne plus faire la différence entre jeu et travail , et oui c’est un professionnel , mais son rapport avec son berger est l’un des plus puissant entre un homme et son chien
Lorsqu’il est en situation difficile, il faut l’aider pour qu’il se rassure et prenne confiance en lui.
C’est lui l’autorité entre les bêtes et le maître.
Un métier précaire qui attire de plus en plus
d’urbains en mal de nature
« Partez un été dans les Alpes, vous y croiserez sûrement plus de bergers parisiens que d’Alpins »,
Voilà un métier à « l’ancienne ».
Les bergers passent 3 à 6 mois en l’alpage selon les années (entre mai et novembre), cette période varie en fonction de la pousse de l’herbe au printemps et la météo à l’automne.
Le reste de l’année ils peuvent continuer à garder un troupeau, faire l’agnelage, être tondeur… D’autres font des saisons en agriculture (taille, récolte de fruits…), dans le tourisme (restauration, moniteur de ski, pisteur…) ou tout autre activité.
L’évolution et l’adaptation du métier aux contextes nouveaux (prédation, fréquentation touristique, institutionnalisation de leur métier, etc.) et l’augmentation du nombre d’usagers des territoires pastoraux ont conduit à une complexification du métier de gardien de troupeau, quel que soit son statut professionnel.
Un métier et de réelles qualités humaines !
– Patience et calme pour conduire et soigner les bêtes ;
– Capacités d’adaptation et d’anticipation (gestion de l’herbe, aléas climatiques, comportement du troupeau) ;
– Etre autonome et organisé en condition de travailleur isolé en montagne ;
– Aptitudes relationnelles avec les autres acteurs de la montagne (touristes, élus et collectivités, spécialistes de l’environnement, domaines skiables, chasseurs,…) ;
– Bonne condition physique et mentale, savoir gérer son effort sur la durée de la saison ;
– Avoir un comportement adapté à l’environnement montagnard
Quel que soit le troupeau, les grands invariants
dans les savoir-faire des bergers sont les suivants :
-Gérer un troupeau (alimentation et soins aux animaux, conduite du troupeau, contention…) ;
-Manipuler les animaux dans de bonnes conditions de sécurité (pour le berger et l’animal) et de respect du bien‑être animal ;
-Savoir déplacer un troupeau dans des conditions variées (topographie (comprendre les biais et les mouvements du troupeau), météo…) ;
-trouver le bon équilibre entre « suivre » et « mener le troupeau », c’est-à-dire savoir adapter le nombre de têtes en fonction de la surface, faire pâturer sans abîmer la montagne, tout en assurant une ration suffisante au troupeau ;
-Savoir travailler avec les chiens de conduite pour déplacer le troupeau et savoir utiliser les chiens de protections ;
-Diagnostiquer et soigner les pathologies éventuelles ;
-Connaître et anticiper le comportement des animaux ;
-Connaître les besoins zootechniques pour adapter la conduite pastorale ;
-Mettre en place et entretenir des systèmes de contention (clôtures, cages de contention…) ;
-être bricoleur pour se dépanner avec peu de moyens ;
-Organiser sa vie en montagne (descendre faire des courses, prendre du repos…) ;
-Prendre en compte les autres usagers de l’alpage ;
-Savoir travailler en montagne et en situation isolée ;
-Valoriser et entretenir un espace pastoral vaste, diversifié et sensible.
Le vitipastoralisme prend de l’ampleur
Ce n’est pas passéiste ou fantasque ! Au-delà de la belle carte postale c’est une démarche pertinente
Pratique ancestrale presque disparue, le vitipastoralisme fait sa nouvelle révolution. A l’heure où tous recherchent des modes de production plus écologiques, la réintroduction des moutons dans les vignes, véritables désherbants et fertilisants naturels des sols, séduit de plus en plus notamment en Cœur du Var.
L’objectif de cette expérimentation est de capitaliser des données expérimentales pendant au moins 3 ans pour valoriser l’efficience d’un tel système dans un contexte agroécologique cohérent. Deux volets sont abordés dans cette expérimentation :
– l’impact du pastoralisme dans les vignes suivant les pratiques culturales (travail mécanique, terroir…)
– l’enherbement adapté dans les vignes (essais de semis de différents couverts) dans un double objectif de revitalisation des sols et d’intérêt alimentaire pour le troupeau”.
Dans le même temps, ce projet vise à répondre à des objectifs essentiels en viticulture :
– améliorer la fertilité et la biodiversité dans les sols,
– bioréguler les populations de ravageurs,
– limiter voire supprimer l’utilisation d’herbicide,
– limiter l’érosion et augmenter l’infiltrabilité des sols….
Les 19 parcelles d’étude varoises sont implantées sur 2 terroirs représentatifs des conditions provençales : les sols argilo-calcaire du Crétacé (parcelles d’études essentiellement en Provence Verte) et les grès Permien (parcelles d’études essentiellement en Coeur du Var).
Les deux intérêts principaux sont la gestion de l’herbe et la fertilisation naturelle par les animaux. Il ne faut pas non plus sous-estimer la relation entre l’animal et les plantes. Le comportement d’un individu dépend aussi de son interaction avec son environnement, les uns et les autres s’enrichissent pour un meilleur équilibre…