« Effrayez mais ne tuez point »
Telle est la devise de Gaspard de Besse, le célèbre bandit varois.
Le 9 Février 1757, une petite maison de Besse sur Issole, dans le département du Var, retentit des cris d’un nourrisson.
Ce petit garçon qui vient au monde sera prénommé Gaspard. Sa mère s’appelle Thérèse Roux et son père Jean Baptiste Bouis, il est ménager de profession.
Un ménager de ses biens est un propriétaire moyen produisant de quoi vivre, il peut posséder quelques hectares et une paire de bœufs.
Frédéric Mistral, lui-même fils de ménager, dit de son père qu’il est :
« une sorte d’aristocrate qui fait transition entre le paysan et le bourgeois »
Le père de Gaspard décède un an après sa naissance. Gaspard est baptisé dans l’église du village,
datant du XIe siècle dédiée à Marie-Madeleine. Seuls le prêtre Barban et son parrain Gaspard Bouis ont signé. Sa mère se remarie en 1760 avec François Mourian. De cette union naît une demi-sœur Marie-Anne dont il est le parrain.
Il a reçu une éducation au-dessus de sa condition, vraisemblablement de la part du prêtre d’Issole, puisqu’à son procès il s’exprime en bon français, cite les auteurs latins et les philosophes de son siècle.
En 1774, à l’âge de 17 ans, Gaspard quitte son Issole pour rejoindre Toulon. Gaspard est un solide garçon de belle prestance, à la faconde toute méridionale. Il est paraît il un gai luron aimant les galéjades et on raconte ses frasques le soir à la veillée au coin de l’âtre , remarqué par les sergents recruteurs, il signe inconsidérément son engagement dans les armées du roi,
La légende veut qu’il ait été révolté par le traitement infligé à une femme de La-Valette-du-Var, Claire Augias, mère de quatre enfants, promise à la misère après la condamnation au bagne de son mari, surpris dans la revente de quelques kilos de sel dérobés.
Gaspard a vraisemblablement organisé l’évasion de cet homme, Jacques Augias, originaire de La Valette ainsi que de Joseph Bouilly, originaire de Vidauban.
Les deux hommes deviendront ses lieutenants.
Ils font leurs premières armes à Cuges-les-Pins, relais pour les diligences locales comme pour les turgotines en provenance ou en partance vers l’Italie.
Usant de ruse, de malice et de séduction, ils dépouillent marchands et voyageurs.
Leur mode opératoire repose sur la surprise, leur devise aurait été « Effrayez mais ne tuez point ! ». Ils tendent des guet-apens le long du « Col de l’Ange », entre Gèmenos et Cuges
pour rançonner les diligences.
Son désir de faire fortune en volant aux riches pour donner aux pauvres, s’accompagne d’un code simple : pas de violence, seulement de la ruse, de la malice et de la séduction. Il décida de s’attaquer aux nobles, usuriers ou collecteurs d’impôts qui empruntaient l’itinéraire de Marseille vers Nice, en choisissant de préférence les étrangers aux provençaux, ce qui rajouta une dose de sympathie dans la population locale, qui commença alors à prendre parti pour ce jeune homme au grand cœur.
Après avoir partager une partie avec ses compagnons, il redistribuait aux personnes dans le besoin.
Selon la légende, Gaspard de Besse n’aurait tué qu’à une seule occasion : il aurait tué de sa propre main un de ses hommes, qui aurait coupé le doigt d’une dame pour lui voler sa bague, ce qui ne rentrait pas dans sa code d’honneur : pas de violence gratuite.
Bien sûr , ces actions d’éclat déclenchent une chasse à l’homme et sa tête est mise à prix.
Il dénonce alors dans une intervention que
Repéré par la Maréchaussée, il est arrêté une première fois en 1779 dans l’Estérel et emprisonné à Draguignan. Il parvient à s’en évader mais sera repris en septembre 1780 dans une auberge à La Valette-du-Var, sans doute à la suite de la trahison de l’un de ses compagnons.
Son procès dura une année. Robin des Bois plaida alors sa non-violence et son esprit de justice. Mais ses accusateurs, uniquement des « estrangers » détroussés, aucun provençal, obtinrent satisfaction avec la pire des sentences : la mort décidée par le Parlement d’Aix !
Il disait par ailleurs tout le mal qu’il pensait de ce Parlement par sa phrase :
« Le mistral et le Parlement sont les deux fléaux de la Provence » !
Il est néanmoins condamné pour l’exemple pour « crime de vol sur grand chemin avec armes ».
À ce titre, il subit le supplice de la roue devant une foule émue, et sa tête coupée est clouée à un piquet le 25 octobre 1781 sur décision du parlement et mise à l’entrée du bois des Taillades.
Gaspard de Besse, vêtus de ses plus beaux habits, avait à peine 25 ans lors de sa condamnation.
Une telle destinée ne peut se terminer sans une histoire de trésor enfoui paraît il dans la plaine de Cuges les Pins, trésor que l’on cherche encore aujourd’hui.
La légende veut que le trésor personnel de Gaspard de Besse
soit enfoui dans la plaine de Cuges-les-Pins.
De fait, depuis de nombreuses années, des chasseurs de trésors arpentent la plaine en vue de le découvrir. À ce jour, seule une petite bourse de pièces d’or a été découverte.
Rien ne prouve qu’elle ait été la propriété de Gaspard de Besse. Le trésor reste un mystère, serait-il du côté du massif de la Loube près de Brignoles ?
Un des actes les plus spectaculaires de Gaspard de Besse se serait passé au château de Fontblanche.
Le château de Fontblanche campe à la sortie de Cassis sur la route de Carnoux. Installé dans une demeure de la fin du XVIIe siècle et préservée par le marquis de Villepay,
En effet, en pleine fête, Gaspard se serait introduit incognito, vêtu en gentilhomme au sein du château et aurait alors charmé les nobles et riches marchands tout en les détroussant de leurs biens les plus précieux.
Tous les lieux de replis de Gaspard n’ont peut être pas été encore trouvés ,
c’est peut être là le secret de notre Mandrin Provençal !
La mémoire de Gaspard revient à la vie !
Comment est née la collection en bande dessinée Gaspard de Besse ?
D’une rencontre entre axel Graisely ( écrivain ) et Behem (dessinateur et auteur de Bd) lors des journées de Gaspard
à Besse sur isssole : Axel conservateur du musée de notre brigand commande à l’auteur
un album de bande dessiné sur Gaspard avec l’aide de la municipalité !
Un Héros est né , l’aventure commence !
Tout a commencé par la photographie ; Axel Graisely passe un CAP puis un BEP spécialisés dans le reportage.
Muni de son appareil photo, il se met aussitôt à parcourir le monde : 80 pays visités, plus de 700 reportages réalisés…
Il est naturellement devenu correspondant presse pour divers magazines et journaux.
Aussi vite qu’il s’est mis à parcourir le monde, Axel a souhaité compléter ses photographies par des textes,
C’est ainsi que l’écriture s’est emparée du photographe.
Depuis, l’auteur a écrit une vingtaine d’ouvrages, et il n’est pas près d’arrêter car : “la vie secrète s’épanouit toujours avec des mots…” Tout est dit. Tout ? Non ! Axel habite à Besse-sur-Issole !
Behem est un lecteur de toutes sortes de magazines illustrés dans son enfance, il est fasciné par le style graphique d’André Franquin. Il suit une formation de projeteur en bâtiment puis avec un diplôme d’architecte DPLG. Il se marie et a deux enfants. À l’âge de 45 ans, il se tourne vers la bande dessinée.