Le blog de Portail de Provence

Un conte de Noël .

De Jean Claude Istre , Fabuliste à La Londe Les Maures : une interprétation toute maritime pour faire rêver vos petits !

Conte de Noël 2022

Il est dit dans la Bible : Matthieu II-13 :

Un ange du Seigneur apparût à Joseph dans un rêve et lui dit : « Lève-toi, prends l’enfant et sa mère et fuis avec eux en Egypte, reste là-bas jusque ce que je te dise de revenir. Car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire mourir. » 

Joseph se leva donc, prit l’enfant et sa mère et partit avec eux pendant la nuit en Egypte. Il y resta jusqu’au jour où Hérode mourût.

Je connaissais bien sûr ce verset lorsqu’il y peu de jours j’ai eu un rêve étrange. Je me trouvais en Palestine au temps de Jésus. J’étais donc un bon juif comme l’était Jésus qui venait de naître, mais je n’étais pas du tout au courant de cette naissance, qui avait fait peu de bruit dans l’ensemble de la population, car Joseph et Marie n’étaient pas des gens importants pour le public.  Mais le roi Hérode que l’on devrait plutôt appeler vice-roi, puisqu’il était sous la tutelle des Romains, craignait que l’enfant qui venait de naître ne soit venu que pour le remplacer en tant que roi, en vertu d’anciennes prédictions juives, selon lesquelles la ville de Bethléem, malgré sa petitesse, n’était pas la moins importante des localités de Judée car c’est de ce village que viendrait le chef qui conduirait le peuple d’Israël. 

Or des prévisions, il y en avait beaucoup, car les Juifs étaient grands amateurs de prévisions. C’était comme un jeu national de prédire. Jeu qui était fort répandu car les Egyptiens, les Grecs et les Romains, le pratiquaient depuis leurs origines, idem les populations de Mésopotamie dont les rois-mages se déplacèrent lorsqu’ils surent qu’un Messie venait de naître. Jugeant la menace bien réelle, Hérode, de son côté, envoya des émissaires à Bethléem pour vérifier qu’un enfant y était bien né, qui semblait apparaître comme celui énoncé dans la prédiction. Hérode, sur le rapport de ses envoyés, fit savoir faussement aux rois-mages qu’il se rendrait à Bethléem pour l’adorer.

Lorsque les rois mages arrivèrent, ils s’enquirent du lieu de naissance et guidés par une étoile miraculeuse ils trouvèrent l’enfant, l’adorèrent et lui firent des cadeaux, mais ensuite, avertis de ne pas reprendre la route qu’ils avaient prise à l’aller, ils s’en revinrent dans leur pays par un autre chemin. 

Or il se trouva que revenant d’une campagne de pêche, au port de Tyr, je mis mon bateau à calfater. Ce qui me donnait quelque temps pour faire autre chose que de la pêche. 

J’appris alors la visite de trois rois-mages qui venus de Mésopotamie s’étaient rendus à Bethléem pour adorer un bébé qui venait de naître.      

Cette histoire me parût étrange et je décidai de me rendre à cheval dans cette bourgade.

Je découvris effectivement l’enfant que l’on appelait Jésus et sa famille, le père, du nom de Joseph et la mère, du nom de Marie. Je les saluai mais point n’adorai l’enfant dont je ne savais rien.

Ils habitaient dans une pauvre étable.

Et je les trouvais en train de discuter sur le point de savoir ce qu’ils feraient des cadeaux reçus des rois-mages : De l’or, de l’encens, de la myrrhe.

L’usage de l’or, en poudre, était facile, l’usage de l’encens et de la myrrhe était plus difficile, sauf à se noyer dans les effluves de ces odorantes substances.

Ce qui aurait constitué un odieux gaspillage. Ils en gardèrent un peu pour parfumer l’enfant dont ils savaient qu’il était un Dieu et donnèrent le reste au Temple où l’on en utilisait beau coup, surtout lorsque l’on avait l’occasion de procéder avec de la myrrhe, à l’embaumement d’un riche défunt, avant son ensevelissement, car ce parfum valait le prix de l’or.

Justement, je leur dis :

« Toi Joseph, tu es charpentier, avec cette poudre d’or, achète un terrain

et construis une maison pour ta famille. »

Joseph acquiesça à mon projet et se mit à la recherche d’un terrain. 

C’est alors que des rumeurs persistantes nous persuadèrent que le roi Hérode entendait bien mettre en œuvre son projet dément de faire tuer tous les garçons de Bethléem âgés de deux ans ou moins pour être sûr de faire périr le garçon inconnu qu’il soupçonnait de vouloir le remplacer, lui ou son successeur.

En fait ce projet dément n’était qu’une réduction du projet de Jéhovah de faire mourir tous les premiers-nés d’Egypte, y compris le fils nouveau-né des servantes et les premiers nés du bétail égyptien. Cf EXODE XI-4. Pour obliger le Pharaon à laisser les Hébreux sortir d’Egypte alors qu’il l’empêchait par ailleurs de toutes ses forces de les laisser partir. Menace qu’il mit   à exécution en EXODE XIII-13-15 : Le Seigneur fit mourir tous les premiers-nés mâles d’Egypte, y compris les premiers-nés animaux.

Nous décidâmes donc en vitesse de partir de Bethleem en allant vers le Sud.

Je mis Joseph et Marie en garde d’aller en Egypte où les Juifs devaient avoir mauvaise presse après les traitements criminels qu’ils avaient imposés aux Égyptiens. Mais Joseph insista et je m’inclinai.

On raconte qu’il partit avec un âne, c’est évidemment faux car Marie, à peine relevée de ses couches n’aurait pu supporter un voyage exténuant dans le désert.

Je les convainquis donc de partir de Tyr où j’avais des amis navigateurs. Je ne pouvais pas moi-même les emmener en Egypte sur mon bateau fraîchement réparé mais qui, étant un navire de pêche était dépourvu de confort pour transporter trois personnes dont un nouveau-né. Et puis il fallait bien que je fasse une nouvelle campagne de pêche pour nourrir mes marins en revenant rapidement à Tyr pour y vendre mon poisson, sans aller jusqu’en Egypte qui était quand même bien éloignée pour un bateau tel que le mien. 

J’avisai donc un mien ami qui possédait un plus gros bateau et je le persuadai moyennant quelques pincées d’or qu’il reçût de Joseph, de l’emmener avec Marie et l’enfant en Egypte.   

L’affaire était donc bien partie pour réussir. Je pris congé de la Sainte famille et leur souhaitai une heureuse traversée et un bon établissement en Egypte où ils se proposaient de passer un certain temps, au moins le temps d’attendre qu’Hérode dont on disait qu’il était en mauvaise santé meure sans avoir pu réaliser son funeste projet ! 

Je pars donc pour réaliser ma campagne de pêche. Nous étions depuis trois jours en mer lorsque le temps qui était déjà mauvais devient exécrable, et je songeai sérieusement à rentrer plus tôt que prévu lorsque la tempête se déchaîna. Et sous très petit gréement, je prends une allure de fuite dans un bateau poussé par les plus fortes lames, dont certaines balaient le pont.

C’est alors que j’aperçois entre les averses de pluie un navire complètement désemparé, s’apprêtant à couler. Ne disposant d’aucun moyen de sauvetage, je dois assister au naufrage du bateau qui coule à très peu de distance de mon propre navire.

Je crois son équipage complètement perdu lorsque je vois, flottant sur les flots et se dirigeant vers nous à la rame, un genre d’embarcation, portant plusieurs personnes. Je dirige comme je le peux, donc avec une très grande difficulté, mon bateau vers cet esquif, en grand risque de disparaître. Mon équipage avec des filets et des espars se tenant près à recueillir les naufragés. L’opération, quoique risquée, réussit pleinement. Au total nous sauvons cinq personnes, hissées à bord et ô surprise ! Parmi les cinq, outre deux marins, je découvre avec une extrême surprise les trois membres de la Sainte famille, Joseph, Marie et Jésus qu’avec beaucoup de courage sa mère  avait réussi à sauver.

Nous nous embrassons. Nous nous congratulons. Joseph et Marie remercient Dieu.  Quel miracle de se retrouver en pleine mer et d’échapper de justesse à la mort !

Nous enveloppons de couvertures les naufragés, nous leur donnons des boissons chaudes et de nouveaux habits, car les leurs ont été trempés dans la tempête. Je leur offre ma cabine, la seule du bateau. Je me contenterai dès lors de vivre avec mes hommes et de coucher sur une des couchettes du voilier. Lorsque la tempête s’apaise vers le soir et que la nuit tombe, mon navire commence à redevenir gouvernable.

Je fais le point pour constater que le vent arrière de secteur Est, que nous avons subi, nous a considérablement éloignés de Tir et par conséquent rapprochés de l’Egypte. J’en parle à mes hommes, à Joseph et Marie et leur dis qu’il vaut mieux nous orienter vers Alexandrie d’Egypte, car de toute façon, nous disposons de si peu de nourriture à bord, avec quatre personnes de plus à nourrir, que nous ne parviendrions plus à rejoindre Tyr dans des conditions satisfaisantes.

Joseph en est très content et dit « Nous en sommes très satisfaits, à quelque chose, malheur est bon ! »

Le soir, autour de la table rustique de notre bateau, autour d’un plat de poisson, je demande à Joseph comment il se fait que partis en bateau avec un bon capitaine, ils aient pu si malencontreusement chavirer dans la tempête.

Joseph me répond : 

« C’était probablement un bon capitaine, mais nous n’avons pas pu en profiter. En effet, alors que nous étions déjà à bord du bateau, en partance, nous avons vu distinctement les soldats d’Hérode abattre sur le quai le capitaine qui s’apprêtait à monter à bord. Et nous avons vu son second se réjouir pleinement de cet assassinat qui lui permettait de remplacer, sur l’heure, le commandant. Nous pensons même qu’il était complice dans cet odieux assassinat en ayant passé un contrat avec le roi Hérode, informé par ses soins de l’embarquement de la Famille sainte à bord, avec mission ultérieure de nous jeter à la mer. C’est alors qu’avec une surprenante rapidité, il fait hisser la voile et larguer les amarres, nous empêchant de débarquer illico comme nous en avions l’intention. Nous sommes donc conduits vers le large malgré nos protestations, et enfermés dans les cales dans un espace fort réduit et sans aucune commodité. Or il se trouva que deux membres de l’équipage n’avaient pas apprécié ce traitement qui nous avait été infligé, non plus que l’assassinat de leur commandant. Cela, nous le sûmes plus tard, au bout de deux ou trois jours de navigation.

Ils tendirent alors un piège au pseudo capitaine et le tuèrent. Les trois autres membres de l’équipage ayant voulu le défendre furent alors tués au cours d’une lutte effroyable, par les deux révoltés qui vinrent alors nous libérer de notre maritime prison. 

Nous les remercions de nous avoir délivrés, mais pour autant nous n’étions pas au bout de nos peines car nos deux sauveteurs n’avaient pas de notions maritimes suffisantes pour naviguer, ni la force pour tenir un bateau dont l’équipage était primitivement de 6 personnes. Puis ce fut la tempête qui arracha notre voile et nous comprîmes rapidement, en voyant comment le navire s’enfonçait dans les flots que nous allions chavirer. Nos deux marins sauveteurs, avec mon aide, mettent à l’eau notre unique chaloupe, nous y montons et nous voici ramant à la force des bras, nous éloignant du navire qui coule sous nos yeux. C’est alors que nous constatons que nous n’avons ni vivres, ni eau, n’ayant évidemment pas eu le temps d’en emporter. Notre situation est donc critique, car comment survivre au milieu de l’océan en l’absence toute nourriture ou boisson ? Marie et moi faisons une prière au Seigneur. Cette prière doit être exaucée car nous nous apercevons que vous n’êtes pas loin, essayant vous-mêmes de vous rapprocher de nous malgré la tempête. Et c’est ainsi, lorsque nous sommes bord à bord, que nous agrippant aux filets, nous avons pu monter à bord, un autre miracle ayant été que Marie ait pu tendre son enfant à un des deux marins, qui a donc sauvé l’enfant et permis alors à Marie de se hisser à bord.

Double miracle en vérité que nous devons au Seigneur.

Je demande aux marins lequel des deux a sauvé le bébé. L’un d’eux lève la main, il se nomme David, un nom propitiatoire. On l’embrasse à nouveau, Jésus dans son berceau, fait de quelques linges, sourit et marque sa joie d’avoir été sauvé. Et maintenant, direction l’Egypte grâce à nos sauveteurs ! »

Certes, nous avions échappé au plus grand des dangers, la mort dans la tempête, mais il fallait tout de même atteindre l’Egypte au plus vite, vu le manque de vivres. Un bon vent porteur nous y aida et ce fut pour nous une joie extrême d’apercevoir la lumière du phare d’Alexandrie, réputé être une des merveilles du monde.

Nous longeons une passe, gagnons un quai auquel nous nous amarrons.

Je me rends immédiatement au bureau du port. J’y reçois un excellent accueil et l’officier de service nous désigne un genre d’hôtel où la Sainte famille pourrait être hébergée. Je ne lui dis pas naturellement que nous venons chez eux avec Jésus, qui se propose de libérer le monde de ses absurdités et méchancetés, un monde d’amour, toutes choses éminemment suspectes pour n’importe quel régime et spécifiquement pour les Romains qui occupent le pays, ayant renversé les pharaons lagides en -30. Or en l’an 1er de la nouvelle ère qui vient de commencer avec la naissance de Jésus, règne le premier empereur romain Auguste César, représenté à Alexandrie par un préfet d’Egypte. Il ne peut donc être question de révéler à ce représentant de l’empereur la présence sur son sol d’un Dieu susceptible de remplacer le souverain.            

Je m’assure que la Sainte famille a bien trouvé un logement, disposant pour le louer d’un reste de l’or donné par les rois mages. Comme le séjour risque d’être long, et l’or vite dépensé, Joseph me dit qu’il va s’efforcer rapidement d’exercer sur place son métier de charpentier, car le travail, pour lui, ne manque pas à l’époque, à Alexandrie, où l’on construit beaucoup de bateaux avec des bois venus d’Europe ou d’Asie, car l’Egypte manque cruellement de bois. 

Il est grand temps alors pour moi de rejoindre Tyr. Je prends donc congé de Joseph, Marie, Jésus et les embrasse en leur souhaitant un excellent séjour en Egypte.

Je me procure nourriture et boissons pour cette longue traversée, pendant laquelle je vais toutefois profiter des compétences des deux marins que nous avons sauvés.

Lorsque tout est prêt, après avoir signalé mon proche départ à l’officier de port, je monte à bord et la voile dressée, les amarres enlevées, nous quittons le port, la Sainte famille venue sur le quai agitant des mouchoirs pour nous souhaiter bon voyage. Et je suis ému à la pensée que me séparer de Joseph, Marie et Jésus après avoir contribué à leur sauvetage.  

Et nous revenons à Tyr, sans encombre, en pêchant au cours de notre traversée. 

Telle est la vraie histoire de la fuite en Egypte

de la Sainte famille.    

Vous avez apprécié cet article ? Partagez-le !

Partager sur facebook
Facebook
Partager sur twitter
Twitter
Partager sur linkedin
LinkedIn
Partager sur whatsapp
WhatsApp
Partager sur facebook
Facebook

Ces articles pourraient aussi vous intéresser

Translate »

Vous ne souhaitez pas finaliser votre commande tout de suite ...

Entrez votre adresse mail pour sauvegarder celle ci .

Rechercher un produit

Je suis client

Je suis vendeur

Inscrivez-vous à notre newsletter

...et recevez gratuitement un ebook authentique de recettes de cuisine provençale datant de 1900 !

La Cuisinière de Provence : « Il n’est pas de famille ayant séjourné quelque temps dans le Midi, qui ne veuille emporter un manuel de cuisine traitant de celle-ci, telle qu’elle est pratiquée par les Cuisiniers du Pays . »
J.-B. REBOUL Chef de cuisine collecta 1 000 recettes Provençales et 365 menus  Enthousiaste, Frédéric Mistral félicita le cuisinier très cordialement.

L’inscription est 100% gratuite, l’ebook est également 100% gratuit. Une fois inscrit(e), vous recevrez occasionnellement des emails de notre part pour vous communiquer nos offres du moment, ventes privées et/ou nos articles de blog à ne pas manquer ! Vous pourrez vous désinscrire à tout moment, en un clic !

L’inscription est 100% gratuite, l’ebook est également 100% gratuit. Vous recevrez occasionnellement des emails de notre part et pourrez vous désinscrire en un clic !