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Les espèces invasives pullulent en Méditerranée !

Poissons-lions, poissons-flûtes, poissons-ballons, poissons-lapins, nombreuses sont les espèces à avoir réussi à s’implanter en Méditerranée orientale !

 Bien que presque fermée, elle est ouverte sur l’Atlantique par le détroit de Gibraltar et sur la mer Rouge par le canal de Suez. On estime que depuis son ouverture en 1869, ce sont plus de 400 espèces marines, dont 165 espèces de poissons, qui ont transité vers la Grande Bleue. 

Poisson flute

Ferdinand de Lesseps avait-il mesuré les conséquences de ses actes ? En faisant ouvrir le canal de Suez entre la mer Rouge et la Méditerranée, en 1869, le diplomate français a ouvert la porte aux espèces sous-marines des régions chaudes du globe. Un siècle et demi plus tard, à la faveur du changement climatique qui élève d’année en année la température de la Méditerranée, c’est l’invasion.

« Au moins 900 espèces non indigènes , dont plus de la moitié de manière permanente »,

Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

La Grande Bleue est en voie de tropicalisation.

La première alerte date des années 90 avec la Taxifolia Caulerpa :

La caulerpe (caulerpa taxifolia) est une algue invasive présente en Méditerranée. C’est l’une des 100 espèces les plus envahissantes au monde, qui produit en outre une toxine dont l’ingestion par la dorade de Méditerranée perturbe l’écosystème.

En vue de contrôler et d’éradiquer cette espèce dans son enceinte, le Parc national de Port-Cros suit actuellement un protocole très structuré de gestion et de planification. La caulerpe pouvant se propager par l’intermédiaire des ancres de navires, du matériel de plongée et des filets de pêche, il applique les mesures suivantes :

  • interdiction de jeter l’ancre (mesure imposée aux navires de plaisance),
  • interdiction de pêcher dans les zones à haut risque,
  • utilisation restreinte des bouées d’amarrage et destinées à la plongée,
  • surveillance et de sensibilisation.

Des professionnels expérimentés travaillent d’autre part à leur éradication par enlèvement manuel et via des bâches plastiques opaques limitant leur photosynthèse.

Ces mesures concrètes combinées permettent de ralentir considérablement l’expansion de la caulerpe dans les limites du Parc national de Port Cros.

LA MÉDITERRANÉE EN SURCHAUFFE,

LA TEMPÉRATURE DE L’EAU ATTEINT LOCALEMENT LES 30°C.

Certains vacanciers la trouvent “très agréable”, d’autres s’en inquiètent.

“La première moitié de cet été 2022 (1er juin au 15 juillet) est la plus chaude jamais observée, depuis le début des statistiques en 1947, en Corse et sur la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, devant 2003”

Météo France.

Ces températures ne sont pas sans conséquences sur la vie sous-marine. Les gorgones, “des grands organismes qui ressemblent à des coraux”, ont un taux de mortalité plus important que d’habitude. Avec la chaleur, des colonies sont atteintes de “nécroses, meurent, et mettent plus ou moins de temps à se régénérer”.

Le top 5 des envahisseurs !

1. Le poisson lion, l’envahisseur

Espèces invasives : ces quatre poissons qui menacent la Méditerranée

Il fait le bonheur des plongeurs tant il est majestueux quand il se déploie, comme une rascasse volante avec des nageoires en éventail. Mais ce prédateur vorace est une espèce exotique envahissante qui prolifère en Atlantique et surtout dans les Caraïbes où elle a été introduite accidentellement en 2007 et depuis, ce carnivore y cause des dégâts sur l’écosystème en mangeant tout.

Le Pterois miles possède en outre des épines empoisonnées qui peuvent entraîner de fortes douleurs chez les baigneurs… “Il est bien installé en Turquie, à Chypre, il arrive en Grèce et se rapproche, c’est clairement lié au réchauffement climatique”, indique le chercheur.

2. le poisson-lapin, la “tondeuse”

“C’est celui qui me fait peur, le poisson-lapin, se développe à toute vitesse et cet herbivore fait de gros dégâts, c’est une vache, une tondeuse…
C’est toute la richesse de la Méditerranée occidentale qui est menacée”

Patrice FRANCOUR

Docteur d’Aix-Marseille Université, Patrice FRANCOUR a été nommé Maître de Conférence à Nice en 1998, puis Professeur en 2002. Il a dirigé le laboratoire ECOMERS pendant 10 ans, avant sa transition en Fédération de Recherche en 2016 et en Unité Mixte de Recherche en 2019 , il est décédé le 13 octobre 2019 , par cet article nous lui rendons hommage .

S’il paraît inoffensif (il est venimeux et vénéneux), il peut ratiboiser tout ce qui est algues ou herbiers de posidonies, des habitats et autres nurseries pour certaines espèces.

poissons-lapins

“Il est en Méditerranée orientale : Israël, Égypte ou Turquie où il n’y a plus que de la roche plate, deux, trois spécimens ont été observés près de Marseille, ils n’ont pas survécu mais le risque c’est qu’ils finissent par s’installer.”

3. Le tétraodon, cousin du dangereux fugu

Espèces invasives : ces quatre poissons qui menacent la Méditerranée
Espèces invasives : ces quatre poissons qui menacent la Méditerranée

Son nom, lagocephalus sceleratus, le tétraodon, considéré comme le cousin du fugu, poisson que les Japonais adorent manger après avoir enlevé les parties toxiques : sinon, il peut provoquer de très graves intoxications à la tétrodotoxine (appelé poison du Fugu) et il est potentiellement mortel.

“Là encore, il a été vu en Méditerranée orientale, sur les côtes algériennes, mais si ce poisson se développe, il faudra alerter les populations”, prévient le professeur d’écologie. Des décès ont été répertoriés en Israël, au Liban, en Turquie et en Grèce. Une campagne de sensibilisation auprès des pêcheurs et des baigneurs sera donc indispensable s’il arrive jusqu’à nos côtes. D’autant qu’un spécimen a été pêché à Gruissan, dans l’Aude, en 2014…

4. Le poisson-pierre, piqûre mortelle

C’est un autre exemple de ces poissons toxiques et vénéneux, qui peut se trouver près du littoral et sur lequel il ne faut surtout pas marcher : le Synanceia verrucosa, appelé poisson-pierre, observé et admiré par les plongeurs sous-marins, mais dont la piqûre est mortelle. Il est répandu en mer Rouge notamment et bien lui aussi montrer le bout de ses nageoires.

“Le poisson-pierre fait peur… Il a été vu à Chypre, en Turquie, en Israël, là encore, il y a l’intérêt social d’alerter la population et la problématique scientifique, c’est la nécessité de les étudier”, rappelle le directeur d’Ecomers.

5.La baliste , un sacré farceur qui a du mordant !

Ce poisson appelé Balistes capriscus  vit essentiellement dans les mers tempérées à chaudes. Sa présence est identifiée en Méditerranée et en Atlantique.

Il évolue surtout dans les zones rocheuses autour du littoral côtier et entre 5 et 30 m de profondeur.

Peau rugueuse et nombreuses dents

Ce poisson de couleur grise est caractéristique par son aspect aplati et la forme de son corps ovale. Il mesure en moyenne 40 cm et il a une peau rugueuse.

Mais il possède surtout une dentition très acérée et solide avec 14 dents en haut et 8 en bas. Ce qu’il lui permet de briser la coquille ou la carapace des fruits de mer.

Pas dangereux pour l’Homme , quoique !

La température de l’eau a augmenté un peu, ce qui peut exacerber le métabolisme de ces poissons : le comportement de chasse devient plus présent.

Dr Pascal Romans, responsable du service mutualisé d’aquariologie
de l’Observatoire Océanologique de Banyuls

Le baliste n’évolue pas normalement dans les lieux fréquentés par les baigneurs mais avec l’augmentation des températures des eaux, le poisson se multiplie et peut ainsi se retrouver face aux vacanciers.

Il faut quand même relativiser, même si le poisson peut mordre les chevilles ou les mollets des baigneurs, ses morsures sont douloureuses mais ne présentent pas de risque pour l’Homme.

Ces poissons peuvent aussi être entrés en phase de reproduction : “ils construisent alors un nid et chassent tous les étrangers, devenant particulièrement territoriaux et agressifs. Ils peuvent l’être également avant, lorsqu’ils organisent leur site de reproduction.”

Enfin, d’après l’expert, ils peuvent simplement avoir faim… 

“Alors ils goûtent à tout y compris aux humains,
dont il n’a pas peur !
Le baliste commun est vraiment caractériel et plus vous le repoussez plus il va revenir, car vous rentrez en concurrence. La meilleure solution est de sortir de l’eau et d’attendre que l’animal s’éloigne”

Dr Pascal Romans, responsable du service mutualisé d’aquariologie
de l’Observatoire Océanologique de Banyuls

En cas de morsure, sortez de l’eau pour éviter les récidives, et désinfectez rapidement la plaie, “car leur cavité buccale contient des restes en voie de décomposition de leurs précédents repas”, insiste le médecin.

En cas de douleur, évitez l’aspirine et les anti-inflammatoires, qui font saigner. Privilégiez le paracétamol. 

La plupart des blessures sont sans gravité, mais il existe un risque de surinfection. Surveillez donc bien leur évolution : si la lésion s’étend et devient chaude et rouge, voire purulente, quelques heures ou jours après, consultez un médecin. 

Le baliste se pêche et se mange, mais son espèce est classée comme “vulnérable”.

Que faire en cas d’accident ?

Que faire en cas de piqûre de poisson ?

En cas de piqûre, quelque soit l’espèce, nous conseillons de réaliser les actions suivantes, en veillant à respecter cet ordre :  

  • Isoler la victime du danger et la sortir rapidement de l’eau
  • Prévenir les secours
  • Allonger le sujet en position semi-assise et lui éviter tout effort
  • Immobiliser le membre touché
  • Nettoyer la plaie
  • Le venin est thermolabile, il peut être neutralisé s’il est soumis à une température comprise entre 40 °C et 55 °C. Il est donc possible de chauffer la plaie. Cette action est à pratiquer avec beaucoup de précautions pour ne pas aggraver la plaie en la brûlant. Il est conseillé de plonger le membre touché dans de l’eau chaude.
  • Si la piqûre est trop profonde, chauffer la plaie sera moins efficace.

Les accidents restent cependant très rares.

En respectant les milieux et avec quelques connaissances, il est possible de partir explorer la faune sauvage en toute quiétude.

Mais une chose est sure !

les plongées vont devenir de plus en plus passionnantes !

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