Le Micocoulier Remarquable et la Provence ,c’est à Amphoux !

Le micocoulier est un arbre à feuilles caduques aujourd’hui apprécié comme arbre d’ornement dans le paysage méditerranéen où il peut vivre jusqu’à 600 ans.

Au printemps, le micocoulier produit de petites fleurs vertes pollinisées par le vent et qui donnent alors des fruits comestibles.

Ces drupes de 10 à 12 mm de diamètre que les oiseaux apprécient particulièrement s’appellent des micocoules. 
Elles sont également comestibles pour l’homme, qui les mange surtout mûres, lorsqu’elles ont pris une teinte noire virant au bordeaux. Riches en lipides, elles contiennent de bons acides gras. Elles sont très caloriques et l’on fait de l’huile de noyaux de micocoulier. 
Jeunes, les feuilles du micocoulier sont également comestibles. Tanniques, elles sont recommandées pour traiter les maux de gorge ou les diarrhées. 

Mais qui se souvient de sa présence dans la Provence d’Hier ?

Le Micocoulier était cultivée notamment pour la fabrication traditionnelle des fourches, la confection des manches d’outils, de fouets, de cravaches, de roues de charrettes, de cannes à pêche ou encore d’instruments de musique, grâce à son bois dur et souple. 
Bien qu’il ne soit presque plus utilisé pour la fabrication des outils traditionnels, le micocoulier est encore cultivé comme arbre d’ornement ou d’alignement dans de nombreuses communes du sud de la France.

Aimant le soleil et résistant bien à la pollution,

il est d’un usage très intéressant dans les villes. 

Découvrez un arbre remarquable : Dans le village de Fox-Amphoux dans le Var se trouve sans doute le plus vieux micocoulier de tout le pays, dont le tronc mesure plus de cinq mètres de circonférence et auquel on donne l’âge vénérable de quelque 470 ans, puisqu’il aurait été planté en 1550, peu après la mort de François Ier. 

Il semblerait qu’il doit sa survie pendant la révolution au “citoyen” Barras qui empêcha son abattage , natif de Fox, célèbre figure de la Révolution Française qui fut, avec Tallien et Fouché, l’artisan de la chute de Robespierre et qui favorisa grandement l’ascension de Napoléon Bonaparte.

A cette époque de terreur où la guillotine fonctionne à plein rendement, les micocouliers sont abattus eux aussi puisqu’ils sont associés à la religion , en provençal il est nommé “Il caccia-diavolo” : chasse diable en français , et fut, pour cette vertu, planté à l’entrée des églises.

Associé à la religion, il devint aussi l’arbre à palabre du village, avant que la fureur révolutionnaire le condamne à mort comme “mobilier du clergé”… : Par égard  pour son notable parrain , on oublia volontairement le vénérable micocoulier déjà pluri centenaires… qui ne termina pas sa vie à l’échafaud malgré ses “nobles” qualités d’ébénisterie et de menuiserie !

Je vous propose ces quelques vers de notre fabuliste de La Londe les Maures ; Jean-Claude Istre.

Je suis le micocoulier, l’arbre de la Provence,

Mais je viens aujourd’hui vous faire mes doléances,

Car je suis, hélas, aussi, l’arbre qu’on oublie,

Comme ces vieux outils,

Au fond d’une grange, pour avoir trop servi.

Je viens donc, vrais Provençaux,

Pour vous rappeler qui je suis,

Car je fus autrefois de grande utilité,

Même pour la construction de vos anciens vaisseaux,

Gourmelles et chevilles d’assemblage des bateaux.

Mais le jour est venu où je dois rappeler,

Les immenses services que je vous ai rendus,

Quand votre province se disait agricole,

Et que mon bois précieux et aux grandes vertus,

Était planté partout, même dans les cours d’école,

Pour abriter du chaud à la récréation

Les élèves en cours d’instruction.

Arbre aux multiples fonctions,

On se servait de moi en toutes occasions.

Manches de fouets et d’outils,

Mais aussi baguettes de fusils,

Bois de premier rang pour les avirons,

Et bois utile en tout pour les charrons,

Utile également pour le travail des luthiers,

Sculpteurs et menuisiers.

Mais ces fonctions diverses ont été oubliées,

Car le plastique en tout m’a remplacé.

Et maintenant on ne sait que faire de ces produits chimiques

Que sont ces milliers de plastiques,

Qui viennent polluer notre environnement,

Et sont des fléaux pour nos gouvernements,

Alors qu’autrefois, usagé ou cassé,

On pouvait me brûler dans les foyers,

Et disparaître de façon écologique,

De façon très pratique.

De même, non résineux, aux incendies, je résistais,

Par une structure plus dure et éprouvée.

Mais on n’en tint pas compte, et on préféra,

Comme l’expérience le montra,

Protéger le pin,

Dont on ne tirait rien,

Puisqu’entre temps les scieries avaient fermé,

Et l’exploitation du bois quasi abandonnée.

Mais en outre, j’ai des fruits, bien peu utilisés,

Qui sont de bon goût, mais aujourd’hui ignorés,

Et dont les lipides sont bons pour le corps, en crème,

Si en plus vous savez que torréfié,

Mon fruit peut servir de café,

Vous ne serez surpris que je puisse servir de café crème !

Donc mes amis provençaux,

Cessez d’être sots,

Plantez du micocoulier,

Vous en serez remerciés.

Il subsiste à Sorède, dans les environs de Perpignan, un atelier qui est peut-être le dernier au monde à travailler le micocoulier comme on le faisait dès le XIII^e siècle dans la région notamment pour fabriquer des cravaches. Tandis qu’à Sauve, dans le Gard, le micocoulier est encore cultivé pour la fabrication traditionnelle des fourches.

Redécouvrez le micocoulier !

Les fruits du micocoulier, que l’on appelle micocoules, sont comestibles. 

De couleur jaune ou bordeaux, le petit fruit charnu comporte un noyau assez croquant, qu’il est cependant intéressant de manger, parce qu’il est rempli de lipides, qui sont de bons acides gras.
Quant au fruit lui-même, il a un bon goût de pomme caramélisée. On peut le mixer, puis le passer dans une étamine, afin de n’en récupérer que la pulpe, enrichie des lipides. Il est très nourrissant ! Le manger ensuite mélangé à un peu de compote, ou avec de la purée d’amandes, est délicieux.

On peut également en aromatiser un alcool.

Une huile est faite à partir de ses noyaux, ainsi que des produits de beauté et de soins. Les feuilles du micocoulier sont dissymétriques, alternes et caduques – elles tombent au tout début de l’automne – et un peu rêches au toucher. Elles ressemblent à celles de l’ortie.

Au printemps, elles sont très agréables à manger. On peut aussi déguster les boutons floraux.
Régalez-vous !

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Nous vous rappelons que la cueillette sauvage comporte des risques .

Il est indispensable d’être sûr à 100% de vos identifications avant de consommer une plante,

quelle qu’elle soit.