Résolument tourné vers le large, Saint-Tropez a fondé son histoire sur la Grande Bleue.
Petit village du Var, Saint-Tropez, bien plus qu’un emblème de la jet-set, est un port dont l’histoire reste gravée dans sa citadelle et ses remparts.
Durant l’époque antique, cette petite baie méditerranéenne attira un grand nombre de conquérants romains, celtes et grecs.
En l’an 68, Torpes, refusa d’abjurer sa foi chrétienne, fut torturé et tué à Pise par l’empereur.
“Le 29 avril de l’an 68 après JC, Caïs Torpetius (Torpes), brillant officier et intendant de Néron fut, sur ordre de ce dernier, torturé et décapité à Pise pour avoir refusé d’abjurer sa foi chrétienne. “
Torpetius paya ainsi d’avoir proclamé ouvertement sa confession lors d’une fête organisée par Néron en l’honneur de la déesse Diane.
La tête de Torpetius, recueillie par les habitants fut conservée à Pise dans une chapelle qui lui est dédiée et la dépouille du supplicié placée dans une barque avec un coq et un chien.
L’embarcation, partit de l’embouchure de l’Arno puis atteint la Mer portée par le courant Ligure. Elle dériva avant d’échouer sur les rivages de l’actuel golfe de Saint-Tropez.
Les chrétiens de l’actuel Saint-Tropez trouvèrent l’embarcation, cachèrent la dépouille du Saint martyr et lui élevèrent une chapelle. Torpes donna son nom à Saint-Tropez, le coq inspira l’appellation du village voisin de Cogolin (qui signifie « petit coq ») et le chien, celle de Grimaud (qui veut dire « vieux chien »).
En 599 av. J.-C., les Phocéens, un peuple grec issue d’Asie mineure, investissent le site de Marseille et les sites de mouillage de la côte méditerranéenne tels que Aegitna (Cannes), Antipolis (Antibes) ou Nikaïa (Nice).
Saint-Tropez est probablement à cette époque un petit port hellénique connu sous le nom d’Athenopolis Massiliensium, comptoir massaliote.
La bataille d’Actium, survenue en 31 av. J.-C., permet l’installation des Romains. Ceux-ci construisent des villas cossues ; celle dite « des Platanes » en est l’illustration. La dénomination du village est alors Héraclea-Caccaliera situé à l’embouchure du Sinus Sambracitanus (golfe sambracitain qui doit son nom aux Cimbres, nom qui se retrouve dans le quartier Les Issambres).
Au cours du 11e siècle, des pirates mettent le pays à feu et à sang. Ces exactions qui durèrent près de 100 ans sont dans la mémoire collective, toutes attribuées aux Sarrasins qui se retrancheront à la Garde-Freinet. Il restera de leur passage les toits de tuiles roses dites “sarrasines” du pays de Provence.
Au 11ème siècle, la presqu’île et ses terres environnantes devient propriété des moines de l’Abbaye de Saint-Victor de Marseille.
À partir de 1436, le comte René Ier (le « bon roi René ») tente de repeupler la Provence.
Il crée la baronnie de Grimaud et fait appel au Génois Raphaël de Garezzio, gentilhomme, qui aborde la presqu’île avec une flotte de caravelles accompagné d’une soixantaine de familles génoises.
En contrepartie, les Tropéziens seront francs, libres, et exempts de tout impôt, cette convention perdurera jusqu’à son abrogation en 1672 par Louis XIV. Le 14 février 1470, l’accord est passé entre Jean Cossa, baron de Grimaud, grand sénéchal de Provence et Raphaël de Garezzio. Dans Saint-Tropez détruit par la guerre de la fin du xive siècle, Raphaël de Garezzio fait construire des murs d’enceintes dont deux larges tours sont encore debout .
Geneviève de Castille, fille du marquis, seigneur de Castellane épouse en 1577 Jean-Baptiste de Suffren, marquis de Saint-Cannet, baron de la Môle, conseiller au Parlement de Provence.
La seigneurie de Saint Tropez devient l’apanage de la famille de Suffren
En 15 juin 1637 : Les Tropéziens viennent à bout de 21 galères espagnoles. Cette victoire donnera lieu à une bravade le 15 juin qui glorifie la victoire des habitants sur les Espagnols.
La dernière défense de la citadelle fut celle de la dernière guerre. Le 15 août 1944, la flotte alliée débarque sur les plages voisines et Saint-Tropez est la première ville de Provence libérée.
Après 1944, le port et la ville sont en ruines,
Saint-Tropez est la première ville de Provence libérée.
Bientôt fréquenté par de nombreux peintres comme Derain ou Matisse, Saint-Tropez acquiert un début de notoriété.
Les toiles que le site inspire, à l’instar de La Bouée rouge, Saint-Tropez (1895), ainsi que la présence d’artistes contribuent en effet à faire connaître le petit port « pittoresque » qui, peu à peu, devient une étape mondaine.
“Saint-Tropez Vole” vers la gloire!
« Il était une fois un village dormant allongé sur le sable, au bout d’une presqu’île entre le bleu d’une mer paresseuse et d’un grand soleil chaud. Le temps avait oublié ce village vivant au fil de l’eau, de l’amour et des joies. »
Ces mots, dans la bouche de Brigitte Bardot pour le film ‘Saint-Tropez Vole’ par Ghislain Dussart, dans les années 1970, capturent beaucoup du charme de la cité corsaire.