Auteur : Philippe Natalini, l’enquêteur de Section de recherche en
Gendarmerie , devenu romancier pour raconter le débarquement de Provence.
Il y a 79 ans, les troupes d’occupation italiennes de Mussolini envahissaient le Sud Est de la France et prenaient pied dans le Var.
Je partage le témoignage de monsieur Léon Landini, résistant Raphaëlois de la première heure alors âgé de 17 ans, racontant ce moment si particulier qu’a été le début de l’occupation italienne.
“Le 11 novembre 1942, la zone sud est envahie par les troupes d’occupation, mais ce n’est que le 12 novembre dans la journée que l’armée italienne fit son apparition à Saint-Raphaël.
Au repas du soir, après avoir vu les troupes italiennes déambuler dans les rues de notre ville, toute la famille est réunie autour de la table, personne ne parle, le silence règne et nous faisons tous la « Gueule ».
Soudain mon père lève la tête et nous dit :
Jusqu’à présent notre activité se limitait pour l’essentiel à la propagande et au sabotage de la propagande de Vichy.
Mais aujourd’hui l’armée de Mussolini occupe le pays dans lequel, où bien où mal, nous avons trouvé refuge.
En ce moment même les chemises noires se promènent en toute quiétude en France occupée.
Notre devoir est de leur faire comprendre que l’on ne peut pas occuper un pays sans que son peuple ne se rebelle.
Ma mère sursauta et répondit : « Mais Aristide, as-tu pensé que dans l’armée italienne il est possible qu’il y ait un de mes frères ou un de mes neveux ? »
Mon père répondit : « Oui ma Viola, mais ici ce sont des occupants, des représentants des fascistes qui nous ont obligé à quitter, à coups de fusil, le pays où nous sommes nés et il faut les contraindre à rentrer chez eux ».
Roger approuva énergiquement notre père en disant que :
Quelques jours plus tard, en compagnie de son ami et camarade Oscar Marrucci, ils commencèrent leur prospection de manière à former un groupe de FTP-MOI décidés à prendre les armes, quoi qu’il en coûte, pour chasser les occupants.
Les premières bombes qui furent déposées contre les soldats de l’armée italienne, entre Marseille et Vintimille explosèrent à Saint-Raphaël en faisant divers blessés dans les rangs de l’occupant.
C’est en compagnie de mon ami Jeannot Carrara que nous allumèrent les premières mèches. À méditer…
Et pour une parfaite information de ce qu’a été le parcours de la famille Landini, je vous conseille le livre” Le fil rouge” écrit par Gilda, la fille de Léon.