“Les Trésors de l’Île d’Or”.
Une BD baptisée Les Trésors de l’Île d’Or qui emmène le lecteur dans les pas
de deux adolescents, Aurore et Enzo.
Une aventure qui débute avec la découverte de vestiges sous-marins.
Anne Joncheray, directrice du Musée archéologique de Saint-Raphaël, a eu l’idée de d’aborder le sujet en bande dessinée et d’y associer ceux qui travaillent et vivent de la mer : les pêcheurs.
Grâce à l’implication des pêcheurs varois membres de l’Association pour la pêche et les activités maritimes (Apam) qui ont apporté leurs connaissances sur la flore et la faune marine de Méditerranée.
Une façon pour la profession de défendre
le milieu qui la fait vivre.
3000 exemplaires ont été distribués gratuitement aux écoles, mais aussi au centre hospitalier intercommunal de Fréjus-Saint-Raphaël, ainsi qu’à des lieux dédiés aux activités maritimes, musées et médiathèques : parallèlement à la sortie de la bande dessinée, le musée archéologique accueille pour la quatrième année l’exposition J’aime ma Mer ! qui rassemble les clichés lauréats du concours photographique éponyme organisé par l’Apam.
A découvrir jusqu’au 2 juin 2022.
L’îlot face à Saint-Raphaël, dans le département du Var est composé de rochers volcaniques rouges de rhyolite comme le reste du massif de l’Esterel dont il fait partie et par ailleurs il bénéficie d’un environnement particulier.
En effet il se détache du rivage très proche car à terre la plage se compose d’estérellites bleues qui côtoient le bleu, variant sans cesse, de la mer Méditerranée.
Ainsi les nuances de la teinte de la mer diffèrent en fonction de l’état du ciel qui s’y reflète, tantôt éclatant tantôt chargé : à ces données il faut adjoindre suivant l’heure l’effet des rayons du soleil.
Ceci explique l’attrait du lieu pour de très nombreux artistes.
Cet îlot rocheux n’apparaît dans l’histoire qu’à la toute fin du XIX e siècle : Peu après une première acquisition, Auguste Lutaud, second propriétaire, érige une tour dite sarrasine qui témoigne bien de l’ambiance Belle Époque.
En 1897, l’île d’Or n’est encore qu’un caillou de 200 mètres de long lorsque l’état la vend aux enchères, pour une somme dérisoire.
Son premier acquéreur, un architecte, la perd quelques années plus tard au cours d’une partie de cartes.
Elle revient alors au Dr Auguste Lutaud : ce médecin excentrique de saint Raphael qui décide d’en faire son royaume : il y fait ériger une tour d’habitation carrée et crénelée de quatre étages
et s’autoproclame
« Sa Majesté Auguste Ier ».
Les réceptions extravagantes qu’il y organise attirent toute la société mondaine de la Côte
Ceci est le prétexte à la déclaration d’un royaume autoproclamé , Il s’y tient alors de nombreuses fêtes mondaines avec des personnalités que la mode vient d’amener en villégiature sur la Côte d’Azur.
la Première Guerre mondiale met un terme aux festivités.
À la fin de la Seconde se déroule devant l’île une partie du débarquement de Provence.
Il est 8h. GO TIME. Un brouillard artificiel enrobe le littoral.
L’assaut a lieu simultanément sur 18 plages entre Cavalaire et Saint-Raphaël en passant par Saint-Tropez, Sainte-Maxime et Fréjus.
Ce ne sont pas quelques tirs sporadiques effectués depuis les positions terrestres allemandes qui empêchent le bon déroulement du Débarquement, à l’exception de la Baie de Saint-Raphaël où les défenses allemandes ont empêché les dragueurs d’approcher.
Le succès de l’opération Dragoon est plein et rapide.
Plus de 10 000 américains, canadiens, britanniques et français sont déjà à terre.
Ils nettoient les plages de mines ennemies, sécurisent les hauteurs, contrôlent les voies d’accès, et empêchent la riposte allemande.
Une riposte trop tardive et quasi-insignifiante des allemands… Une défense anti-aérienne insuffisante et le nombre de leurs avions sont trop faibles.
Au cours de la célébration du premier anniversaire de celui-ci, la tour subit un incendie accidentel et ce n’est que dix-sept ans plus tard qu’elle est restaurée.
Il est possible que l’album L’Île Noire, des Aventures de Tintin d’Hergé, sorti en 1937, en soit inspiré.
Dans les années 30, alors qu’il sillonnait la corniche de l’Esterel, qui longe la Méditerranée depuis Cannes, Hergé aurait aperçu cet étrange rocher surmonté d’une tour, à 200 mètres de la côte.
Dans la BD, l’endroit se situe en Écosse et se révèle un dangereux repaire de faux monnayeurs gardé par un gorille… La réalité est plus gaie en Provence !
Aujourd’hui, l’îlot est toujours privé, on ne peut donc pas le visiter.
Mais les propriétaires actuels sont plus discrets , pour signaler leur présence, ils hissent simplement un drapeau au sommet de la tour, le temps de leur séjour. …