Qu’est-ce que la rhizosphère ?
La rhizosphère est un terme scientifique qui définit le sol dans l’entourage immédiat (10 à 20 cm)
autour des racines d’une plante.
La rhizosphère est la région du sol directement formée et influencée par les racines et les micro-organismes associés qui font partie du microbiote des plantes.
Les radicelles des racines forment le chevelu racinaire.
La rhizosphère est ainsi la partie du sol en contact avec les racines ou qui en subit l’influence.
Alors le mot “racinosphère” est peut être plus approprié !
La rhizosphère est le lieu d’une entraide interspécifique très complexe.
Beaucoup de plantes sont associées à des champignons et des bactéries aux niveaux des racines, ce qui augmente leurs surfaces d’absorptions.
De plus, synthétiquement, les champignons donnent des sucres aux plantes et ces dernières leurs offrent un habitat et des composés carbonés directement assimilables !
Saviez-vous que le premier éloge du ver de terre a été publié en 1881 par Charles Darwin pour clôturer son œuvre ? Leur présence au jardin indique que la qualité du sol est bonne, car le ver de terre ne se plait pas dans un milieu acide, sableux, aride, labouré ou nu , ce sera votre premier repère pour savoir si vos efforts pour cultiver votre sol sont positifs.
« Les vers de terre s’enfoncent dans le sol
pour ne pas tomber amoureux des étoiles ».
Yvan Audouard
La notion de rhizosphère est apparut paradoxalement avec des découvertes archéologique en Amazonie .
Une mystérieuse civilisation amazonienne, éteinte depuis cinq siècles, lègue à l’humanité du XXIème siècle le secret de la fertilité des sols.
Francisco de Orellana, compagnon de Pizarro, n’y a vu que du feu quand il cherchait l’Eldorado ,
la richesse était sous ses pieds , mais pas sous forme d’or.
Quand celui ci et son expédition
descendirent l’Amazone en 1541 ,
Ils cherchaient l’or et la cannelle (incroyable mais leurs prix étaient similaires !) : ils pataugèrent autour des villages indiens dans la véritable richesse du pays : une terre noire , fruit du travail de générations d’indiens qui ont façonnés la plus riche des terres .
Contrairement à l’apriori que nous pouvons avoir en Amazonie, la terre est argileuse et pauvre en nutriments organiques, dont la couche n’excède pas 5 cm.
C’est ce qui explique que toutes les racines restent en surface, et que les arbres ont des “ailettes” à leur base leur permettant de rester stables sur une mince couche d’argile .
Les sols sont pauvres en nutriments organiques,
Civilisation de la boue sans pierres pour monter des infrastructures , celle ci à rapidement été digérée par la nature quand les indiens ont disparus essentiellement sous l’effet des épidémies apportés par les conquistadores…
Des sols noirs et fertiles se trouvent là où les processus pédologiques naturels inhérent à la jungle laissent normalement des sols délavés et agronomiquement pauvre. La hauteur de ces sols, appelée Tierra Preta, laisse supposer parfois des centaines d’années d’enrichissement. Des fouilles révélant dans cette terre des restes de poterie, de cendres et de maïs brulé laisse peu de doutes sur son origine anthropique, les scientifiques les appellent anthrosols.
Des civilisations existaient et étaient maîtres dans l’art de faire naître l’abondance sur des sols inaptes à la culture. Plus récemment, des tenants de l’agriculture bio intensive ou de la permaculture défendent une approche novatrice de l’agriculture : avant de cultiver des plantes, cultiver du sol. Voilà une perspective soutenable de l’agriculture et un principe gouverneur : tout en produisant pour combler nos besoins, faire qu’à chaque année le sol soit plus fertile.
Pour faire de la Terra Preta il suffit uniquement de créer des dérivés carbonés (charbon de bois , compost , recyclage et de l’épandre sur votre parcelle , ce sera le substrat nécessaire pour que bactéries et champignons colonisent votre sol.
Pourquoi pailler ?
En recouvrant la terre d’un paillis disposé autour de vos plantes et au pied de vos arbres, vous recréez les conditions d’une vie en forêt. La chute des débris organiques (feuilles, écorces, végétaux) protège la terre et favorise la vie souterraine qui décompose les végétaux et apporte les éléments nutritifs nécessaires à la nature. Dans un jardin d’agrément ou un potager, le paillage n’apporte que des avantages : au sol, aux plantations et au jardinier lui-même.
L’humus ainsi formé possède une odeur caractéristique, il est bien équilibré en micro-organismes mais aussi en champignons dont les mycorhizes qui entrent en communion avec les racines des plantes leur assurant vigueur et échanges d’éléments essentiels. Un sol humifère est généralement bien fertile, la terre est noire, légère car elle est composée de débris végétaux en cours de décomposition.
Idéal pour le jardinier, ce type de sol est facile à travailler car il n’est ni trop lourd ni trop léger. Il retient l’eau juste ce qu’il faut pour que les plantes en profitent. La terre n’est jamais collante en cas de fortes pluies et ne craquelle pas en été sous l’effet de la chaleur.