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Le mimosa et moi !

Le Mimosa peut rapidement former des peuplements denses, par rejets et drageons, qui entrent en compétition avec la flore indigène et modifient le milieu : le mimosa est devenu une nuisance d’après les experts de la biodiversité hexagonale qui l’ont récemment classé :

«espèce invasive avérée».

Il a débarqué d’Australie dans les années 1880 pour embaumer les jardins chics de la Riviera, avant de faire carrière dans la parfumerie, à Grasse.

C’est oublier que cette espèce est devenue emblématique de la Provence , et surtout du littoral de la cote d’azur , il est a parier que ces décisions “d’experts ” vont “mettre le feu” aux discussions de nos élus qui auront à cœur de protéger ce qui est aujourd’hui notre cadre de vie.

Pierre-Henri Gouyon ( botaniste du Museum national d’histoire naturelle), rappelant, en 1989, les grandes migrations mondiales de la flore , faisait preuve de bien plus de sagesse :

«Toutes les espèces sont ou ont été des envahisseurs à un moment

ou un autre de leur histoire.»

Et de toute façon :

«La taille radicale dope son développement racinaire, explique un jardinier ,

il fera plein de rejets si on cherche à le supprimer !»

Poème De Jean Claude Istre Fabuliste de la Londe les Maures .

“Je me promenais en forêt, quand j’entends une voix,

C’était, ô surprise, la voix d’un mimosa.

Petite forêt au demeurant,

Disons, de la grandeur d’un champ.

Je me retourne et je le vois.

C’était un bel arbre recouvert de ses fleurs,

Qui remplissait l’espace de sa jaune couleur,

Il exhalait de lui un parfum admirable,

Je dirais même qu’il était inimitable,

Et ses douces senteurs,

Réjouissaient mon cœur.

Très heureux que cet arbre veuille bien me parler,

Je lui réponds qu’il me plait, avec lui, de pouvoir converser :

« Voilà », me dit-il, « Je suis une espèce qui se sent menacée,

Pourtant, nous vous donnons nos parfums, nos couleurs,

Notre bois, dont beaucoup disent qu’il est le meilleur,

Mais rien n’y fait, et par vous, nous ne sommes plus protégés. »

« Je t’entends mimosa et te sachant précieux,

Je suis bien étonné que tu ne sois heureux,

Quel est donc ton tracas,

Mon gentil mimosa ? »

« Voilà, cher ami, ce qui nous arrive,

Des experts que je crois très mal avisés,

Ont sur de faux rapports, officiellement déclaré,

Que nous étions une espèce invasive,

Et voudraient nous couper, voire, nous exterminer,

Pour mieux nous remplacer,

Par des espèces comme la cornille ou le baguenaudier,

Sûrement bien moins, à votre sol, adaptés,

Et sûrement dotées de bien mauvaises qualités.

D’autres voudraient par l’importation

D’insectes répugnants, pour limiter notre extension,

Alors que chaque jour, on peut constater

Tous les dégâts causés,

Par des insectes étrangers,

Qui, importés, pour lutter contre quelque maladie phytosanitaire,

S’attaquent à d’autres plantes, de façon prioritaire,

Et les détruisent plus que l’infection,

Que l’on voulait initialement guérir,

Et qui, maintenant, va les faire périr.

Or, justement nous ne sommes point invasifs,

Et ceux qui stupidement parlent de notre invasion,

Ne sont que d’ignorants individus très nocifs.

Alors que justement notre place est bien diminuée,

Et par là même fort limitée,

Par l’expansion partout de nouvelles constructions,

Qui au contraire diminuent les espaces ouverts,

Et sont pour le pays la vraie désolation,

Par un urbanisme que j’estime pervers.

Aussi, cher ami, je m’adresse à toi,

Pour que par ton action propice au mimosa,

Tu arrêtes si possible ces projets si malsains,

Qui sur le terrain,

Menacent gravement,

Nos si beaux peuplements.

Et que tu dises bien haut, de ta plus belle voix,

Que ce n’est pas pour la cornille ou le baguenaudier,

Qu’en votre Provence viendront du monde entier,

Des milliers de touristes pour les mieux admirer.

Mais tout au contraire pour voir nos belles plantations de mimosa,

Qui font la beauté de ce pays varois,

Spécialement en la ville de Bormes les mimosas. »

« J’acquiesce à tes propos, mon cher mimosa,

Et je ne puis admettre que des insensés ou des fats,

Veuillent sans preuves t’attaquer et te nuire,

Et même vouloir te réduire,

Alors que tu n’empiètes nullement,

Par tes plants d’ornement,

Sur nos terres de Provence.

Et pour prendre ta défense,

Je m’adresserai aux autorités,

Pour qu’il soit mis un terme à ces projets déments,

Voulant t’éliminer,

Sans aucun fondement. »

Et c’est ce que j’ai fait,

Espérant être écouté.

Vive le mimosa,

Jaune plante de la joie !

Et toujours méfiez vous des experts,

Si pervers.”

Découvrez la route du Mimosas :

La période idéale pour se promener sur la Route du Mimosa est de janvier à début mars : on en trouve sur plus de 130 kilomètres, de Bormes-les-Mimosas (Var) à Grasse (Alpes-Maritimes) en passant par Saint-Raphaël .