Vous reprendrez bien une méduse ?

En raison du changement climatique, de la pollution et des activités humaines, les méduses prolifèrent, et il est facile de le constater de plus en plus sur nos plages méditerranéennes.

Par le passé, des proliférations de méduses, appelées “bloom”, étaient constatées à intervalles réguliers, par exemple tous les 12 ans en Méditerranée pour l’espèce pelagia, explique Anaïs Courtet, biologiste à l’aquarium de Paris.

“Aujourd’hui, ce cycle n’est plus respecté et on en voit tous les ans”

Les méduses font partie des animaux les plus anciens de la terre , elles étaient là avant l’anthropocène (présence de l’homme ) et nous survivrons certainement.

Mais l’impact de l’homme , n’est pas sans incidence sur leur surpopulation en méditerranée.

Pêche intensive, déchets plastiques, rejets de produits phytosanitaires, d’hormones, de molécules chimiques… Autant de choses qui attaquent l’équilibre des océans et menacent de nombreuses espèces marines.

Toutefois, les méduses sont étonnantes, car elles ont plusieurs vertus.

Que faire en cas de piqûre de méduse ?

Un contact avec une méduse pourra provoquer :

• une vive douleur,
• une sensation de brûlure,
• un rougissement local,
• des démangeaisons,
• un œdème
• une réaction allergique grave.

La plupart du temps, ce sera douloureux mais sans danger, car parmi les 1 500 espèces de méduses répertoriées dans le monde, seules quelques-unes sont mortelles.

Les méduses-boîtes sont les plus venimeuses donc, prudence est de mise dans les zones tropicales et subtropicales , apriori rien à craindre en méditerranée .

En cas de piqûre d’une méduse classique, il faudra enlever avec une pince, du papier, de la plastique, du coquillage ou un morceau d’algues les fragments restés sur la peau avant de rincer à l’eau de mer et éviter des liquides agressifs comme le vinaigre, l’urine, l’alcool, la salive… 

1. Caravelle Portugaise (Physalia Physalis)

C’est l’une des espèces les plus redoutées parmi tous les types de méduses qui habitent la mer Méditerranée. Fait intéressant, la caravelle portugaise n’est pas exactement une méduse.

Mais un hydrolat , Bien qu’elles soient originaires de régions tropicales et subtropicales, elles sont de plus en plus fréquents en Méditerranée.

Son corps large et coloré est rempli de gaz, ce qui lui permet de flotter facilement dans l’eau. De plus, ils ont une sorte de crête au sommet qui les aide à se déplacer plus facilement dans le milieu aquatique , et de faire de grande migration un peu comme un voilier : Et c’est cette caractéristique qui a donné son nom à «caravelle».

La caravelle portugaise n’appelle pas l’attention uniquement pour son apparence, mais aussi pour sa grande dangerosité. Ces animaux contiennent un poison qui peut devenir mortel à certaines doses.

2. Eau vive (Rhizostoma pulmo)

L’eau vive, également connue sous le nom de méduse aguamala, est l’une des plus grandes méduses vivant en Méditerranée.. À l’âge adulte, son corps blanc avec des lobes bleu-violet dans son «parapluie» peut atteindre 100 centimètres de large. Ils soulignent également les huit tentacules qui naissent dans la zone buccale de l’animal.

Bien qu’il n’ait pas de poison mortel comme la caravelle portugaise, L’eau vive peut provoquer une grave inflammation de la peau. Pour cela, le contact direct avec la «victime» n’est pas nécessaire car, lorsqu’elles sont présentes en abondance, elles peuvent générer des inflammations indirectes.

Les méduses sont constituées à 98% d’eau et leur corps est composé d’une gélatine appelée la mésoglée : la méduse Rhizostama détient du collagène et des cellules souches contribuant à la régénération des tissus endommagés. 

On peut donc obtenir jusqu’à 30 kg de collagène sur une méduse très proche du collagène humain. L’ombrelle de la méduse est la partie supérieure à extraire , congelée puis broyée pour récupérer des fibres de collagènes . Les industries cosmétique se l’arrachent sur le marché pour en faire des crèmes antirides haut de gamme.

3. Œuf au plat Medusa (Cotylorhiza tuberculata)

La «méduse aux œufs au plat» fait partie des types de méduses qui peuplent la mer Méditerranée , ce sont les plus abondantes dans les zones côtières..

Comme leurs tentacules sont relativement courtes, les irritations causées par ces méduses sont moins fréquentes et plus légères.

4. Méduse Lune (Aurelia aurita)

Les méduses lunaires sont les méduses les plus inoffensives qui habitent la mer Méditerranée.

Cette espèce est de taille moyenne, avec un diamètre de 20 à 25 centimètres dans son plateau en forme de parapluie.

Une de ses caractéristiques les plus frappantes est que ses bras sont plus longs que ses tentacules.

La méduse Aequorea Victoria (sa cousine) vivant sur la côte ouest des USA a eu un prix Nobel de chimie en 2008 explication : cette méduse produit une protéine la GFP et devient fluorescente sous la lumière bleue, une réaction chimique ayant attiré les scientifiques.

Cette protéine utilisée dans son milieu naturel s’attache aux gènes et la fluorescence activée permettra de suivre la croissance des tumeurs cancéreuses, l’évolution des bactéries pathogènes et elle est même d’un usage courant pour apprendre à greffer des gènes…

5. Méduse luminescente (Pelagia noctiluca)

La méduse luminescente est transparente comme la méduse de la lune, mais sa couleur est principalement rose ou légèrement rougeâtre.. Comme son nom l’indique, son corps brille dans le noir.

Ces méduses effectuent une sorte de “danse brillante” très attrayante pour attirer leurs proies la nuit. 

Sa morsure est douloureuse et peut provoquer de graves inflammations de la peau, il est nécessaire d’être très prudent.

Si nous voulions nous inspirer de ses qualités naturelles sa bioluminescence nous permettrait de créer de la lumière sans déchet 100% bio… 

Les méduses vous l’avez compris ont de multiples propriétés pour la plupart inconnues : Une université israélienne a par exemple découvert que les méduses étaient capables d’absorber des litres d’eau ou de sang, une solution parfaite pour les filles adeptes de serviettes hygiéniques ! 

Les méduses à table !

Des pays comme le Japon et la Corée consomment les méduses et particulièrement en dessert.

Des étudiants au Japon ont eu l’idée ingénieuse de faire de la poudre de méduse , ils ont également créé des caramels au beurre salé à base de poudre de méduse.

Vous l’avez compris, la texture croquante de sa chair est très appréciée des chefs gastronomes mais aussi des habitants de l’archipel nipponne la consommant en salade.

En chine la rhopilemer esculenta vidée de son venin est mangé en salade et ne vous fiez pas à son apparence, bien cuisinée elle est bien croquante et pas visqueuse .

Pour les scientifiques , Il existe au moins 11 espèces de méduses qui ont été identifiées comme comestibles pour la consommation humaine.

Une tasse (58 grammes) de méduses séchées fournit environ ():

• Calories: 21
• Protéine: 3 grammes
• Graisse: 1 gramme
• Sélénium: 45% de la valeur quotidienne (DV)
• Choline: 10% de la DV
• Le fer: 7% de la DV

Il contient également de petites quantités de calcium, de magnésium et de phosphore.

Des études ont montré qu’environ la moitié des graisses des méduses proviennent de (AGPI), y compris les acides gras oméga-3 et oméga-6, qui sont essentiels dans l’alimentation .

Mais quel goût peut-elle délivrer en bouche ?

Étonnamment, la méduse ne possède pas de saveur particulière, mais une texture étonnante plutôt appréciée.

Contrairement aux idées reçues, sa chair n’est pas gluante mais croquante et caoutchouteuse comme des champignons noirs.

Avant la préparation, les parties urticantes sont coupées et la chair orangée est nettoyée. Une fois en cuisine, elle est séchée puis découpée en fines tranches.

Pour éviter leur prolifération et freiner la surpêche, l’ONU a recommandé, dans un rapport publié en 2013, de manger des méduses. 

 “Si vous n’arrivez pas à les combattre… mangez-les!” 

Fabien Lombard, maître de conférence au laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer, explique que certaines espèces ont la chair très ferme, ce qui donne la possibilité d’en faire des steaks. Fabien , qui a déjà mangé de la méduse, explique qu’elles possèdent un

« arrière-goût vinaigré »

“Les méduses sont bourrées de protéines et de glucides”,

Pour ce spécialiste qui a déjà goûté des méduses, il n’y a pas de contre-indication particulière à la consommation de ces animaux, sauf peut-être notre propre réticence. …

“Ce n’est pas dans notre culture européenne de consommer des méduses, car nous avons une culture du goût.”

Fabien Lombard

Toutes les méduses sont-elles comestibles?

Non. Certaines espèces sont très dangereuses et impropres à la consommation.

D’autres, par leur consistance extrêmement gélatineuse, sont tout simplement difficile à capturer et à conditionner.

Fabien Lombard estime toutefois que “toutes les espèces non-urticantes pourraient être consommées”.

Y compris celles qui s’échouent sur les plages françaises?

“Ça, je ne sais pas.

Mais plusieurs poissons en consomment.

“D’ailleurs, on les reconnaît à leur anus rouge”

Ndlr : y’a pas à dire , cela donne envie ? (LOL)

Un peu irritante, la méduse?

“C’est comme le tabasco”, poursuit-il.

Y a-t-il des précautions particulières à prendre?

Tout dépend de l’espèce consommée.

Pour Fabien Lombard, s’il est en théorie possible de consommer une méduse fraîche, “en steak même si ça doit rejeter beaucoup d’eau de cuisson”, l’usage prévoit plutôt de les faire sécher, comme les algues. “Mais comme pour toutes les matières organiques, il faut faire attention à la prolifération de bactéries.”

Vous l’avez compris en l’état des choses il n’est pas possible de vous conseiller leur consommation , mais les recherches évoluent !

Donc nous ne vous souhaitons pas :

.

Mais un jour , vous en reprendrez peut être ?

Une question , un conseil ?