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6 Juin 1944 : la Résistance s’organise dans les Alpes

A partir de radio Londres, les ondes radiophoniques se font l’écho du discours en appelant à la libération nationale, à la Résistance et jouent un grand rôle dans les préparatifs du 6 juin 1944.

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« La bataille suprême est engagée ! Après tant de combats, de fureurs, de douleurs, voici venu le choc décisif, le choc tant espéré. Bien entendu, c’est la bataille de France et c’est la bataille de la France ! D’immenses moyens d’attaque, c’est-à-dire, pour nous, de secours, ont commencé à déferler à partir des rivages de la vieille Angleterre. Devant ce dernier bastion de l’Europe à l’ouest fut arrêtée naguère la marée de l’oppression allemande. Il est aujourd’hui la base de départ de l’offensive de la liberté. La France, submergée depuis quatre ans, mais non point réduite, ni vaincue,

la France est debout pour y prendre part.

Charles de Gaulle 6 juin 1944 Londres

Le 15 août 1944, 70 jours après le débarquement en Normandie, les troupes alliées prennent pied sur les côtes de Provence avec l’opération “Dragoon”, prenant en tenaille l’occupant allemand et le contraignant à battre en retraite.

Petite chronique de cette marche de l’histoire.


À partir du 6 juin 1944, le débarquement en Normandie redonna espoir aux maquisards. Dès la première semaine de juin, ils reprirent leurs sabotages et occupèrent quelques villes et villages.

Dans les semaines qui suivent le Débarquement en Normandie, la Résistance s’organise dans le Sud du pays et particulièrement dans notre région. De leur côté les Alliés préparent un autre Débarquement, sur les côtes de Provence cette fois : il aura lieu le 15 août.

L’objectif est simple : prendre les Allemands en tenaille, remonter la vallée du Rhône et faire la jonction avec les troupes qui venaient de mettre le pied sur le sol normand. Du nom de code “Dragoon”, le Débarquement entre Cannes et Toulon est précédé de bombardements massifs dont le but est de couper la route aux troupes d’occupation en détruisant les ponts.

Avant même ce second débarquement, la Résistance avait pris les devants

On vous propose un de ces moments d’histoire qui ne feront jamais partie des livres “d’histoire” , le témoignage d’un de ces courageux citoyen anonyme qui ont su dire Non , Marcel Put , résistant le 6 juin 1944 dans la région de Sisteron

Enfin le 6 juin 1944 !

“Le débarquement en Normandie des troupes alliées, donnait le signal de l’insurrection dans tout le pays. Ce matin là, je me dirigeais vers le lieu de rassemblement situé sur la commune de Saint Geniez, après m’être arrêté chez mon oncle au faubourg de la Beaume, (la même personne qui m’avait pris en charge lors de mon départ des chantiers de jeunesse. Cette personne fera partie du Comité de Libération local à l’arrivée des troupes alliées pour gérer la ville de Sisteron). Je me trouvais donc en plein centre des évènements tragiques qui devaient coûter la vie au commandant WILMAR qui rejoignait lui aussi la résistance. Mon ami Siard Louis qui s’enfuyait me criai au passage de me sauver, ce que je fis immédiatement et nous nous trouvâmes tous les deux poursuivis par l’interprète de la feld-gendarmerie allemande de Sisteron. Après avoir traversé le pont sur la Durance, vers Sisteron nous nous sommes séparés, lui vers bourg-reynaud, moi vers la Gardette. “

Notre poursuivant s’arrêtait sur le pont renonçant à nous poursuivre, non sans tirer quelques coups de pistolet en direction .. 

de mon ami, ayant moi-même échappé à son regard dans les escaliers des fortifications. Je regagnais mon domicile et j’estimais plus prudent de dormir cette nuit là en dehors de la ville. Le lendemain de bonne heure, je rejoignais le rassemblement de Saint-Geniez sans encombre, pour entrer dans la résistance active et armée. 

Je retrouvais sur ce site, la plupart de mes camarades de Sisteron, dont ceux qui avaient déserté les chantiers de jeunesse avec moi. Devant l’affluence des volontaires, après nous avoir armés et donné quelques notions de maniement d’arme, nous nous sommes divisés en deux grands groupes, l’un vers l’organisations Armée Secrète, l’autre vers les<Francs Tireurs et Partisans>. Avec mes copains nous voilà donc enrôlés dans les F.I.P. et dirigés vers la localité de Thèze, située au nord de Sisteron, pour constituer les 12° et 17° Cies. 

Pendant tout le mois de juin, où nous sommes restés cantonnés dans le secteur de Théze-Sigoyer, notre activité principale était le contrôle de la route nationale n°85, notamment sur le site de Beynon où la route offrait un emplacement idéal pour les embuscades. Cela nous faisait passer parfois des journées entières tapis dans notre trou individuel sur une butte le long de la route à attendre le passage annoncé d’un convoi allemand ou intercepter un véhicule de ravitaillement détourné à notre profit. 

Parallèlement à ces embuscades, notre première opération d’envergure avait lieu les 9 et 10 juin, celle-ci avait pour mission de faire un raid sur la citadelle de Sisteron pour faire diversion 

et permettre l’évasion des détenus. Malheureusement le rendez-vous avec un groupe de Mison (A.S) échouait à la suite d’un accrochage de ce groupe avec une patrouille allemande. Le renfort n’arrivant pas, nous décrochions de nos positions, mais, le groupe de Mison perdait deux patriotes dans cette opération. 

Quelques jours plus tard, toujours au départ de Thèze, avec mon groupe, nous avons été véhiculés jusqu’au village de Monêtier Allemond, en pleine nuit. A partir de ce village nous avons marché jusqu’à un pont canal alimentant l’usine électrique de Beynon située quelques kilomètres plus loin en aval. 

Cette mission sans difficulté majeure nécessitait une protection car elle se trouvait en bordure de la route nationale 

Pendant que les artificiers plastiquaient les piliers de l’ouvrage, nous prenions position de par et d’autre du pont avec fusils mitrailleurs et grenades. 

Cette opération malgré sa réussite, n’ayant pas donné les résultats escomptés, nous renouvelions cette opération directement à l’usine en détruisant les groupes électriques avec la complicité du gardien, 

Nous venions de neutraliser la production de l’usine chimique de Saint-Auban (Alpes de Haute Provence). Par bonheur cette opération effectuée vers la fin juin nous occasionnait un bain forcé dans la Durance. En effet nous n’avions pas prévu que l’arrêt de la centrale entraînerait obligatoirement la coupure de l’arrivée d’eau et que celle-ci serait détournée dans la rivière. 

Nous avons donc traversé la Durance avec de l’eau jusqu’au cou. La surprise passée cet incident s’était soldé par une “mise en boite” au chef de mission et par une franche rigolade .

Notre base de Thèze-Sigoyer devenant trop connue et difficile à défendre, notre déménagement devenait indispensable et s’effectuait vers la commune de Bayons.
Cette nouvelle situation moins concentrée, plus en retrait de la route nationale, nous permettait néanmoins de continuer nos actions tout en contrôlant les deux vallées d’accès à Bayons. 

Mais ça est une autre histoire !

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